🐗 Le Père C Était Lucien Le Fils C Était Sacha

LucienGuitry est un comédien français, né Germain Lucien Guitry le 13 décembre 1860 à Paris 2 e [1], ville où il est mort le 1 er juin 1925.. Il est considéré comme le plus grand comédien de son époque, égal masculin de Sarah Bernhardt, avec laquelle il a joué régulièrement ; il a créé des rôles marquants qui lui ont valu des triomphes internationaux répétés. Codycross est un jeu mobile dont l'objectif est de trouver tous les mots d'une grille. Pour cela, vous ne disposez que des définitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois être présentes pour le mot à deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de découvrir la solution complète de Codycross. Voici le mot à trouver pour la définition "Le père, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha" groupe 85 – grille n°3 guitry Une fois ce nouveau mot deviné, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans la même grille en cliquant ici. Sinon, vous pouvez vous rendre sur la page sommaire de Codycross pour retrouver la solution complète du jeu. 👍

RichardPryor étant interviewé par Barbara Walters. C'était épique. Walters était alors connue comme l'intervieweuse la plus coriace de son temps. Pryor était le meilleur et le plus riche comédien de l'époque. Son discours franc sur sa vie a laissé Walters sans voix. Il a parlé de tout, de la toxicomanie, de l'avortement, du suicide

Patrick Buisson / Sacha Guitry Édition de référence Albin Michel, 1996. Note. La vie de Guitry est ici sectionnée dans sa temporalité par les différentes femmes qu’il eut. L’auteur parsème son livre de citations de Guitry, qui ne sont donc pas indiqué par un numéro de page. Citation introductive Personne n’atteint d’emblée la frivolité. C’est un privilège et un art, c’est la recherche du superficiel chez ceux qui, s’étant avisés de l’impossibilité de toute certitude, en ont conçu le dégoût. » Cioran Charlotte ou l’école des femmes Si les femmes savaient combien on les regrette, elles partiraient plus vite. » Guitry Se déguiser ce n’est pas refuser la vie, c’est la mettre au propre comme on le ferait pour un brouillon parsemé de scories. » Quand une femme du monde dit non, cela veut dire peut-être, quand elle dit peut-être, cela veut dire oui ; quand elle dit oui, alors ce n’est pas une femme du monde. » Guitry Ce qui l’attire d’abord chez les femmes c’est ce qui les théâtralise. Il les aime à proportion de ce qui en elles participe de l’essence du théâtre le déguisement, parure de l’inconscient ? Un mensonge ondoyant, scintillant, tentateur qui sous le masque et le maquillage, avoue mieux et plus vite qu’un visage nu. De ce point de vue, la coquetterie n’est jamais qu’un moyen de créer un décor autour de soi, disponible pour tous les égarements d’un rêve onirique et tendre. » Elle était juchée sur dix centimètres de talons, les épaules de son manteau étaient rembourrées à la mode, elle venait de faire sa permanente et ses racines, ses yeux bleus s’ornaient d’une frange de faux cils… le rouge qu’elle avait aux lèvres en rectifiait les courbes. – Et avouez qu’il faut être aussi fou qu’un homme amoureux pour dire à cette femme Dis-moi la vérité, c’est tout ce que je te demande ». » Guitry Tout est dit ou presque ce qui passionne Guitry dans l’amour, c’est la réalité qu’il révèle, la qualité de l’illusion qu’il propose dans le rêve trompeur d’une transcendance à deux, d’une griserie par quoi l’on pourrait s’évader. Sitôt qu’il y a contact entre un homme et une femme, on est immédiatement dans le faux, dans le factice, dans les arrières pensés inavouables – quand ce n’est pas dans l’hypocrisie pure et simple ou l’incompréhension totale. Vérités terribles qu’il faut dissimuler sous le masque ironique de l’homme d’esprit ou escamoter par des cabrioles verbales. Vérités stupéfiantes sous la plume d’un jeune homme si manifestement doué pour le bonheur. D’entrée de jeu, les femmes font les frais de ce pessimisme urticant. Pour elles, l’amour n’existe qu’à travers son rapport à l’argent, que par sa projection dans les biens matériels. Tous les couples de son théâtre se feront et se déferont autour des questions d’intérêts. Chez Guitry, l’argent est le moyen le plus commode et le plus efficace pour liquider les sentiments et redresser les perspectives. […] Avec le temps, ce point de vue ne fera que s’aiguiser au point de prendre un tour résolument didactique. Il ne faut pas attendre que les femmes vous demandent de l’argent. Il faut leur en donner tout de suite. Ça les remet en place. » » J’ai trente ans, mon vieux. Et six ans de mariage, cela fait trente-six ». C’est la réplique clé de La Pélerine écossaise. L’histoire se devine aisément à travers cette comptabilité spécieuse. Un couple se fossilise dans un simulacre de vie commune. La vieille pélerine dans laquelle s’enveloppe l’épouse dès qu’elle est seule avec son mari est symbole de ce relâchement entre deux êtres qui se connaissent trop et qui, depuis trop longtemps, ont renoncé à se plaire. A quelques détails près, Sacha et Charlotte interprètent sur la scène des Bouffes-Parisiens ce qu’ils vivent au quotidien. Pour la première fois et de façon indiscutable, Guitry puise son inspiration de son expérience personnelle. Avec la pélerine écossaise, il opte pour l’écobuage, il recycle des fragments épars de sa vie privée pour en faire un matériau scénique. Dorénavant, lorsqu’il vivra une situation de théâtre, Sacha ne pourra s’empêcher d’en faire une pièce. Au besoin, il la provoquera, essayant sur son épouse les scènes et les répliques qu’il destine à sa partenaire. Avertissement à celles qui vont suivre toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé dans la vie de l’auteur ne sera plus jamais fortuite. Si bien qu’assez vite on ne saura plus s’il faut traquer les pulsations de la vie dans l’œuvre ou les rebonds de l’œuvre dans la vie, l’une et l’autre étant constamment et indissociablement reliées. » Ce jeu pervers avec le réel n’est pas seulement un art d’embellir la vie en fabriquant du mensonge utile à partir d’une mosaïque de vérités, il obéit à un besoin irrépressible d’être en perpétuelle représentation, comme si le fait de s’exhiber encore et toujours le préservait d’avoir à s’exposer davantage. Insatisfait de son physique, doutant au plus profond de lui-même de son pouvoir de séduction, il jouera sans discontinuer, du lever au coucher, parce qu’il lui faut refouler sa vraie nature celle d’un timide. L’exhibitionnisme de Sacha comme le donjuanisme de Lucien travestissent l’extrême réserve des Guitry père et fils. » Sur la femme adultère Ce qui m’exaspère, c’est de penser que ce Monsieur sait maintenant de quoi je me contentais. » Guitry L’art d’aimer chez Sacha, c’est l’art socratique de la persuasion. Sa plus subtile et sa plus convaincante mise en scène, c’est à son langage qu’il la réserve. Qu’il s’agisse de subjuguer une femme ou de conquérir une salle, la parole est la figure obligée de la séduction, le séducteur est d’abord un charmeur de mots. La phrase de Guitry avec ses tirets, ses hésitations, ses reprises, son style au sens architectural du mot, est une phrase de théâtre, faite non pour être lue mais pour être écoutée. Elle est construite pour entraîner par le mouvement et par le rythme d’une cadence à bout de souffle qui rebondit de phrase en phrase dans un sautillement jubilatoire. Des mots qui apprivoisent une mélodie, une mélodie qui apprivoise celui ou celle qui l’écoute, provoque l’ébriété des sens, un frémissement de tout l’être. Autour de la femme qu’il faut convaincre, choquer, rassurer, étonner, troubler, circonvenir, prendre de vitesse et finalement rendre muette de stupeur et si possible d’admiration, l’assaut est mené dans une floculation de mots, dans un enchâssement de pierreries verbales. Au bout du compte, cette surabondance n’est rien d’autre que la version théâtrale de la parabole sur la multiplication des pains. L’amant jette les mots par la fenêtre et il lui en revient toujours plus. Au plaisir de dire n’importe quoi s’ajoute cet autre plaisir, plus fort et plus malaisé, de ne jamais dire n’importe comment. Sacha ou le harcèlement textuel. Lorsque deux êtres sont destinés à tomber dans les bras l’un de l’autre et que l’homme est en train de parler à la femme, j’ai l’impression que bien souvent la qualité des paroles importe peu. Je pense seulement qu’il faut qu’une certaine quantité de choses aient été dites. On doit laisser à la femme convoitée juste le temps qu’il lui faut pour envisager sa chute sans qu’elle ait cependant le loisir d’en examiner les conséquences. » » Autre facette de cette séduction une bonne humeur inaltérable » la manipulation de la voix également. Sur Charlotte qu’il est en train de quitter Ignorant l’empathie, incapable de se mettre à la place de cette femme qui souffre, il feint de ne pas comprendre les raisons qui provoquent son irritabilité ou son désarroi. Il ne supporte le drame qu’au prix d’une ironie distante qui en désamorce la charge affective, que s’il peut découvrir le comique sous les moments tragiques de la vie. » Quand une femme est élue, toute les autres devraient prendre le deuil. Quand on devient amoureux d’une femme, ce que les autres peuvent devenir inutile ». Guitry Yvonne ou l’éternel printemps N’est pas cocu qui veut. Et nous ne devons épouser que de très jolies femmes si nous voulons qu’un jour on nous en délivre. » Guitry le monde n’étant que leurres et artifices, notamment dans le domaine des sentiments, il importe moins d’être constant que de ne jamais être dupe. Et, en fin de compte, de ne rien prendre au sérieux puisque, selon le mot de Montesquieu La gravité est le bonheur des imbéciles. » Il faut être amoureux de la femme qu’on aime. J’entends par là qu’il faut la courtiser comme si on ne le l’avait jamais eue – qu’il faut la convoiter comme si elle était la femme d’un autre. Il faut se la prendre à soi-même. » Guitry Autant Charlotte détestait la parade, autant Yvonne partage avec Sacha cette quête constante de l’exhibition. Dans Ie tourbillon des années folles », les Guitry forment le premier couple de l’ère médiatique. Ils n’ont qu’une règle tout pour l’épate ! Ensemble, ils inaugurent une méthode de notoriété en profondeur, inédite et subtile. Pour ces deux-là n’existe que ce que l’on montre. Être vu, c’est être en vue. Cette irrépressible inclination à paraître, ce besoin dévorant de plaire, Sacha s’en est expliqué à travers le personnage du Grand-Duc On peut considérer que la personne qu’on épouse est un être plus ou moins vivant avec des défauts et des qualités, et à côté de qui on regardera passer la vie. Mais on peut également considérer que la vie n’est pas un spectacle qu’on regarde mais bien plutôt un spectacle que l’on offre aux autres ; ça c’est l’amour. » » [Dans son théâtre] les rapports entre hommes et femmes y sont figés dans une intrigue invariable presque répétitive et par une distribution intemporelle sur fond de pessimisme sentimental et de misogynie séductrice. D’un côté, les femmes, divinités capricieuses, légères, inaptes aux choses sérieuses, ignorantes du bien comme du mal mais dont la vocation d’actrice est évidente et qui passent d’un rôle à l’autre avec un naturel prodigieux. Mentir est leur respiration, un souffle qui s’accorde à leur disponibilité, à la futilité de leurs choix, à la diversité de leurs préférences. A l’affût du plaisir, elles sont toujours prêtes à s’arranger avec la vérité que l’homme, mari ou amant, attend d’elles. Elles ont un redoutable avantage sur nous elles peuvent faire semblant nous pas. » De l’autre côté, les maris qui prétendent décider pour la vie alors que leurs partenaires laissent à la vie le soin de décider pour elles. Ils ont la constance, la gravité des enfants devant la versatilité des grandes personnes, incapables qu’ils sont de saisir les reflets mouvants de l’existence. Tracassiers et jaloux, maniaques et prosaïques, ils ont pour fonction exclusive d’apporter le confort et l’argent du couple On était le mari/Elle aimait le mari/Elle pourra changer quinze fois de mari/Elle aimera toujours celui qui la nourrit/Plus ou moins. » Dans ces conditions, il est permis de se demander si celle qui choit n’est pas en définitive la véritable maîtresse du jeu, si celui qui séduit n’est pas, fondamentalement, le grand perdant de l’affaire. Seul échappe à cette fatalité, à cette défaite programmée, l’amant onirique de Faisons un rêve, qui surpasse la femme par un sens supérieur de la comédie avec ce que cela suppose de vraisemblance et d’instinct, et qui oppose à son inconstance quelque chose de studieux dans la frivolité. Au milieu des jeux de l’amour, il n’aliène jamais rien de sa lucidité ; il connait à fond la rhétorique sentimentale et sa force vient de n’en être jamais dupe. » Les apparences suffisent à faire un monde. Tout homme de théâtre sait cela. » Cocufié comme il n’est pas permis de l’être, Sacha reste un manipulateur de génie. Il est le cocu magnifique. Celui qui, contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, n’emprunte les méandres du tout à l’égo que pour raconter des histoires qui parlent à tous [par son théâtre], qui parlent aussi de ceux qui les écoutent. » Hors de la scène il ne se démaquille jamais au moral. Ne rien faire, ne rien dire qui puisse porter ombrage à son personnage public, entamer la légende de l’homme heureux inséparable de celle de l’auteur triomphant. Pas une fois pendant les deux ans que durera la liaison officieuse entre Yvonne et Fresnay, il ne laissera deviner ses sentiments. Au contraire, il fait en sorte d’apparaitre comme le protecteur de ce rival, d’établir avec lui, par-dessus la tête de l’épouse adultère, une complicité d’artistes. Cela lui est d’autant plus facile que les hommes que choisit Mme Guitry ont pour la plupart ceci en commun qu’ils vouent à Sacha une admiration sans bornes. » C’est une grande erreur de croire que, parce qu’on est cocu, ou a droit instantanément aux autres femmes. » Guitry Elles croient que tous les hommes sont pareils parce qu’elles se conduisent de la même manière avec tous les hommes. » Guitry A l’égard de celui qui vous prend votre femme, il n’est de pire vengeance que de la lui laisser. » Sur le moment, le trait a pu paraitre cruel, inspiré par le dépit peut-être ? Il n’était que prophétique. Pendant leurs quarante ans de vie commune, Yvonne se plaira en effet, à exercer sur Fresnay une tyrannie aussi absolue que celle qu’avait exercée Sacha sur elle. » Sur le divorce qui tourne au sordide Patience ! Elles finissent toujours par faire une chose qui nous empêche d’avoir de l’estime pour elles. » Guitry Jacqueline ou faisons un rêve Cet homme à la présence écrasante, à l’assurance apparemment souveraine, est incapable de rester seul. Privé du carburant d’autrui, son autonomie est limitée, sa capacité d’autosuffisance nulle. Pour trouver sa force et son équilibre, il lui faut un public féminin à domicile, une comparse à sa dévotion, et surtout à sa disposition, auprès de qui il pourra vérifier, à tout instant du jour et de la nuit, sa verve créatrice. Sans cette présence féminine, ce bourreau de travail s’arrête invariablement d’écrire la veine se tarit, le stylo flirte avec la panne sèche. A l’époque de sa rencontre avec Jacqueline, Sacha ne cherche pas encore à dissimuler ce besoin permanent qu’il a de se rassurer et d’être rassuré sur lui-même. Il l’avoue sans ambages Et quand je dis que je n’aime pas les femmes, comprenez-moi. ]’entends par là que je regrette de ne pouvoir m’en passer une journée entière, de ne pouvoir rien imaginer sans elles, ni plaisir, ni distraction, ni travail même. » » Abstenez-vous de raconter à votre femme les infamies que vous ont faites celles qui l’ont précédée. Ce n’est pas la peine de lui donner des idées. » Guitry Avec Sacha, il en sera toujours ainsi le rapprochement des corps n’est possible que si, d’abord, il s’est produit dans l’imagination. Cette dictée n’est pas une fastidieuse digression, c’est le préalable nécessaire à un parcours sans fautes. Trop avertie des humeurs de la bête étrange », Jacqueline n’a rien fait pour écourter cet interminable préambule. Elle sait que Sacha a besoin de ces prolégomènes pour assécher ce fonds de timidité qui est l’une des marques essentielles de son caractère. Elle connaît aussi son souhait secret. C’est un caprice de Sacha que de tout attendre du caprice d’une femme ah ! si les femmes pouvaient le violer. » Caprice, vraiment ? Figure de la séduction théâtrale, Sacha, dès qu’il quitte la scène, redoute avant tout l’échec qu’il ressentirait comme une négation de tout son être. Les succès que son physique obtient sous les feux de la rampe, il se persuade, bien à tort, ne pas pouvoir les obtenir à la ville. Ne pas séduire pour un séducteur professionnel, c’est-à-dire pour quelqu’un qui en a fait sa profession, c’est être nié dans son essence. Absolument. Les faveurs d’une femme, écrit-il, si je les quémande, voilà ce que j’appelle s’abaisser et puis, un refus même entouré de tact et de délicatesse ah, l’outrageante blessure dont on ne se remet pas ! » Manifester son désir est un risque qu’il n’entend courir à aucun prix. En amour, il ne lui suffit pas que la femme dispose, encore faut-il qu’elle propose. Proposer ? La main plus experte que convenable » de Jacqueline fait mieux que cela elle s’insinue, elle s’impose. » Ce qu’aime Guitry des femmes en public La femme n’aurait pas le génie de la parure si elles ne savaient d’instinct qu’elle joue le second rôle ». Guitry On n’a pas le droit à tous les âges, ce serait trop beau. On est un homme de vingt ans ou de trente-cinq ou de soixante. Or, j’ai l’impression que je suis un homme de cinquante ans. » L’image est reliée à sa jeunesse où il associe l’image du séducteur au père, voire au grand-père maternel. Sacha est perfectionniste, ou a le goût de la perfection alors même qu’il sait pertinemment que la perfection n’existe pas. Cela va de la direction stricte de ses acteurs au travail minutieux de l’image de sa femme, notamment par l’habit. Il a aussi par cela le ressentie d’une forme de possession plus subtile et plus vraie que n’importe qu’elle autre. » » Les honnêtes femmes sont inconsolables des fautes qu’elles n’ont pas commises. » Bref, infidèles ou fidèles, ses épouses finissent toujours par lui inspirer cette forme durable de lassitude qui s’appelle le mépris. Dans le premier cas, il s’abandonne à son fond de misogynie, dans le second cas il s’ennuie. » Avenue Elisée-Reclus, Sacha et Jacqueline ne vivent plus la vie conjugale que sous forme d’échantillons. Pour l’heure, ils semblent avoir pris le parti d’assouplir leurs communes amertumes en le plongeant dans le formol des conventions bourgeoises. » Geneviève ou n’écoutez pas mesdames Les cadeaux de Sacha ne sont jamais anodins. Ils sont les petits cailloux dont ce Barbe-Bleue de la séduction mondaine aime à parsemer son sillage. Ils signalent chaque bifurcation, indiquent chaque détour, balisent chaque étape. A trente ans, ils témoignaient d’un manque d’assurance, d’une peur panique qu’il lui fallait impérativement compenser par une prodigalité ostentatoire. Autant de leurres destinés à détourner les regards d’un physique qu’il jugeait encombrant sinon répulsif. A quarante ans, ils visent en apparence à faire le bonheur de l’autre, à l’entraîner dans un tourbillon féerique où s’abolit la médiocrité du quotidien. A bien y regarder, ce sont surtout des offrandes faites à lui-même. Une règle du Je dont il n’est pas dupe, un rite d’autocélébration par quoi il rend hommage à l’éclat de ses mérites, à son succès, à son talent. Combler tous les vœux d’une femme, l’entourer constamment de mille prévenances, s’imaginer que l’on possède une relique… Nous prenons ça pour de l’amour ; alors que bien souvent, c’est de la vanité pure. Car traiter une femme ainsi, c’est vouloir se convaincre soi-même et persuader les autres qu’on a choisi la mieux, la meilleure de toutes. » » Les bons acteurs sont à scène comme à la ville, les mauvais sont à la ville comme à la scène… et ils pensent que cela revient au même. Mais ce n’est pas vrai. » Guitry De temps en temps, elles ont douze ans. Mais qu’un évènement grave se produise – et crac ! elles en ont huit. » Guitry Au fond, les femmes ne lui plaisent que lorsqu’elles mentent. Quelque chose qui participe de la jouissance subvertit alors les situations les plus banales, les transmute en un fantasme délicieux. Ce quelque chose est pour Sacha la source d’une excitation inépuisable c’est l’irruption du théâtre dans la vie de tous les jours. Ce n’est pas parce que tu mens, non, c’est parce qu’en vérité ta séduction physique n’est extrême que quand tu mens. Je ne suis pas convaincu par les mots que tu dis, je suis aveuglé par ton charme secret. Tu ne m’abuses pas, tu me troubles. En vérité, je vais te dire, je suis pervers et je te préfère maquillé. » » Un implacable réquisitoire du beau sexe Le mariage ? C’est vouloir inconsidérément modifier la situation dans laquelle se trouvait la femme le jour où on l’a rencontrée, le jour où elle nous a plu. La vérité ? Vous en avez horreur comme d’une langue étrangère… vous avez l’air parfois de la dire mal exprès, comme pour nous en dégoûter, et vous en avez horreur aussi parce qu’elle est impersonnelle, tandis que le mensonge, lui, il est vôtre. » L’éternel féminin ? Il est à noter qu’on met la femme au singulier quand on a du bien à en dire… et qu’on en parle au pluriel sitôt quelle vous a fait quelque méchanceté. Et c’est bien naturel d’ailleurs, car lorsque celle que l’on aime vous donne entière satisfaction, toutes les autres, on les néglige, on les oublie… tandis que, lorsque voyez femme vient de se conduire avec vous comme la dernière des dernières, toutes celles qu’on a connues naguère vous reviennent en mémoire avec des aires de vus dire Tu vois que ça ne valait pas la peine d’en changer’ » » Lana ou le nouveau testament Après son passage en prison, où il reçoit un traitement d’une grande cruauté, il perd aussi sa cour ; son œuvre commence à se tourner vers un rejet global de la société et les sentiments d’horreur que lui inspire l’espèce humaine. » A l’âge où l’on mesure son optimisme non en fonction de ce qu’on vient de de gagner mais d’après ce que l’on n’a pas encore perdu, l’art de vieillir n’est souvent que l’art de s’accommoder des restes » Il était très sévère, note [Lana], à l’égard des femmes des grands hommes, de leur besoin d’exister aux côtés de leur mari et de bien montrer à tous à quel point il leur appartenait. Sacha avait la pénible impression de voir ces hommes illustres menés en laisse par des créatures minuscules, et d’autant plus exigeantes. Ce qui l’irritait plus que tout, c’était le style que prenait cette domination. Elle était domestique, culinaire, ou hygiénique. Immanquablement, elle s’exprimait par les à-côtés, les soucis d’office et le terre à terre. » Tu m’as sauvé la vie, créé au Gymnase en décembre 1949 et porté à l’écran un an plus tard, marque un tournant. Pour signifier son changement de registre, il va hisser une non-couleur le noir. C’est la teinte du narcissisme en berne, la moisissure cryptogamique qui se développe sur les sentiments altérés, les trahisons amoureuses, les amitiés bradées dans l’urgence, les larmes qui ne s’épanchent pas. Aux divertissements légers et profonds d’avant-guerre succèdent des eaux-fortes au déroulement cruel et implacable. A la comédie de mœurs se substitue un néo-réalisme à la noirceur toute documentaire, un burlesque destructeur et grinçant par quoi déferle toute l’horreur du monde. Toute l’horreur qu’il a désormais du monde, de son insondable bassesse, de sa sottise perverse, de son effroyable cupidité. Parce qu’il ne croit plus à rien qui vienne des autres, il va plus juste et plus loin dans les tréfonds de l’animal humain. Ce n’est plus une mémoire heureuse qui filtre les souvenirs, c’est une mémoire honteuse qui en fait le tri. Le baron Saint-Lambert, un vieil original richissime dont les proches lorgnent l’héritage et autour duquel a été construit l’intrigue, c’est lui, Guitry, bien sûr Comment, je ne crois à rien ? je crois à l’injustice, je crois à la fripouillerie… Je crois à l’insolence et à l’ingratitude… tout se paye… Lesage disait fort justement que la justice était une si belle chose qu’on ne saurait la payer trop cher ! Il en va de même du dévouement, de l’amitié, de la tendresse… et je ne suis pas fâché d’en savoir le prix » ». Dans la pièce Depuis deux ans, je ne peux plus faire l’amour… et c’est aussi un souci de moins, considérable ! Aussi longtemps que vous pouvez faire l’amour avec n’importe quelle jolie femme, vous pouvez continuer… et même vous avez le droit de n’en aimer qu’une seule. Mais quand vous ne pouvez plus n’en aimer qu’une seule, vous courez le danger de tomber sur une garce ou de devenir un vieux cochon. Je n’ai aucune admiration pour les vieillards dont on nous dit qu’ils arrivent à le faire encore. » L’auteur pose d’ailleurs la question de si les rapports entre Guitry et Lana n’ont jamais été autres que platonique. D’ailleurs Lana fréquente beaucoup Frédérique Baulé, alias Frédé, la patronne du club chic et lesbien à l’enseigne du Carolls. Il perd la santé… Il réalise les films La Poison et la vie d’un honnête homme, marqués au coin du pessimisme le plus absolu. Un humour destructeur, profondément subversif, lui fait retrouver sous le plumage de l’amuseur la verve anarchiste, antibourgeoise, antisociale de ceux qui furent ses maitres Mirabeau, Jarry, Renard, Allais. » Plus que vulgaire, c’est bourgeois. » Guitry Il y a celle qui vous disent qu’elles ne sont pas à vendre, et qui n’accepteraient pas un centime de vous. Ce sont généralement celles-là qui vous ruinent. » Guitry La vraie nature de Sacha apparait au grattage. Sous la mince pellicule de la misogynie séductrice, on trouve ce lien qui unit les constantes d’un univers, vérifie, malgré les détours et les démentis, l’unité d’un homme et la cohérence d’une œuvre à travers l’interminable familiarité querelleuse d’un écrivain avec soi-même. On comprend surtout que, chez lui, la légèreté n’aura été, de bout en bout, qu’un impeccable exercice de maitrise, l’antidote indispensable à son pessimisme absolu. Et que les figures de pure rosserie qui consistaient à médire des femmes nétaient finalement qu’une soupape de sûreté, quun remède au désenchantement. L’essentiel est ailleurs dans un fonds lamertume, dans une singulière mélancolie masquée par l’esprit pétillant des formules, dans une défiance étendue à tout le genre humain. Misanthropie et exhibitionnisme vont de pair, pile et face dune même médaille. Le théâtre est le lieu où sexprime et se résout cette contradiction apparente selon la recette éprouvée par son maître, Molière, le moyen darpenter lévidence, le mode d’investigation quil a choisi pour se divertir et divertir les autres, c’est à-dire pour débusquer la farce sous le drame et pour tromper, par le sourire d’une artificielle gaieté, l’ennui que lui inspire la fausseté des relations humaines. Inséparable de la légende du misogyne, la fable de l’homme à femmes a longtemps empêché de voir le reste. Tant il est vrai que Sacha, là aussi, a tout fait et avec quelle constance pour brouiller les pistes. J’ai en horreur des gens mais j’ai aimé les choses car dans les choses, il n’y a que le meilleur des gens. » Dans quelle catégorie classait-il les femmes ? Les choses ? Les gens ? Entre les deux ? Quels sentiments éprouvait-il en fin de compte à leur égard ? Quelle prétention ! » répond-il quand une jeune écervelée lui demande si elle ne l’ennuie pas. De la haine ? fichtre quelle exigence ! Non », fait-il dire au mari délaissé de Mon père avait raison. Accordons-lui qu’il aura su jusqu’à la fin moquer cette prétention et résister à cette exigence. »
Pourun chanteur, c'était dur. " Les ennuis médicaux ne se sont pas arrêtés là, puisque Sacha Distel a ensuite souffert d’un cancer de la
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Publié le 05/10/2007 à 0600, Mis à jour le 22/10/2007 à 1000 Anonyme, Sacha Guitry lisant. Nice, 1929. LDD SACHA GUITRY prenait la plume comme d'autres respirent fenêtre grande ouverte le matin, avec facilité. Il a écrit cent vingt-cinq pièces. Des grandes, qui sont devenues des classiques, comme Mon père ... SACHA GUITRY prenait la plume comme d'autres respirent fenêtre grande ouverte le matin, avec facilité. Il a écrit cent vingt-cinq pièces. Des grandes, qui sont devenues des classiques, comme Mon père avait raison, des courtes, qui filent comme le vent, Une paire de gifles par exemple, toutes nées de la plume d'un auteur vif et malin. Il évite le solennel et donne l'impression d'aisance, de bonheur. On se demande quelquefois ce qu'est le talent. C'est pourtant bien simple. C'est la chose la plus facile au monde », écrivait Paul Léautaud en parlant de cette facilité chère à Guitry. Pour ses détracteurs, cependant, nul doute que son théâtre disparaîtrait avec l'acteur Guitry, tant l'un n'allait pas sans l'autre. On l'a longtemps cru. C'était faux. De Claude Rich Faisons un rêve, en 1986 à Pierre Arditi Le Mari, la Femme et l'Amant, en 1998, de Jean-Pierre Marielle Le Nouveau Testament, en 2000 à Michel Piccoli La Jalousie, en 2002, chacun, avec son allure, sa sensibilité si différentes, a donné à entendre le rythme, la clarté, l'esprit d'un auteur qui écrit en se jouant et donne à chaque acteur de quoi s' Claude Brasseur, par exemple. A priori, avec son physique râblé, solide, terrien, l'interprète à l'écran de flics corrompus ou d'indics mal dans leur peau est très éloigné de l'univers policé, un brin mondain, cher à Guitry. Qu'importe. Il impose son style et prouve qu'en modernisant le phrasé, en s'emparant du personnage comme s'il était sur un plateau de cinéma, il donne à l'auteur une rondeur, une jovialité, un rien de gouaille, autant de facettes inattendues mais qui se fondent sans mal. Écrire vite, écrire bien, écrire pour l'acteur quel qu'il soit, c'est le cadeau du ciel de Guitry au théâtre. Le public suit comme un seul homme les aventures de Brasseur père et fils dans Mon père avait raison, mis en scène par Bernard Murat. Cerise sur le gâteau, Chloé Lambert révolutionne la scène de Loulou, cette petite cousette qui vient en cachette de son amant, raconter toute sa vie au papa et lui conseiller en douce de courtiser sa meilleure amie... La scène pourrait être convenue. Elle est irrésistible tant Lambert, dont le charme espiègle fait merveille, et Brasseur, excellent, donnent toutes les couleurs de ce texte qui agit comme une coupe de champagne. Dieu, que ça pétille ! C'est futile, peut-être, mais ça fait du Murat, qui aime le théâtre de Sacha Guitry, prolonge l'aventure en mettant en scène sur la même scène d'Édouard-VII à 19 heures quatre courtes pièces de jeunesse, Un type dans le genre de Napoléon, Une paire de gifles, L'École du mensonge, Une lettre bien tapée , avec notamment Martin Lamotte. L'acteur fait son miel de ce théâtre inspiré des meilleurs esprits de son temps, Jules Renard, Capus, Tristan Bernard... que fréquentait Lucien Guitry, amis de jeunesse de Sacha. L'art de la conversationMartin Lamotte, comédien expérimenté, orfèvre de la mauvaise foi, y excelle. J'avais une idée assez fausse de ce théâtre, reconnaît-il. Je croyais qu'il était vieillot,fait de bons mots. C'est un théâtre jeune, actuel, universel car basé sur les situations. Je me régale. » Cette séduction qui doit beaucoup à l'art de la conversation, offre aux acteurs des moments irrésistibles. Florence Pernel, parfaite fine mouche, entortille autour de son petit doigt son benêt d'amant qui se prend pour Napoléon... Même bonheur de jeu et d'écriture avec Jean-Laurent Cochet qui joue et met en scène Aux deux colombes à la Pépinière Opéra voir nos éditions du 1er septembre. Jean Piat de son côté sacrifie depuis longtemps au culte de Guitry. Il reprend son spectacle De Sacha à Guitry, fin octobre, à la Comédie des Champs-Élysées 19 heures. On peut y entendre des perles comme douze heures de lit ne valeront jamais six heures de sommeil». Enfin une jeune troupe s'est installée au Théâtre de Nesle avec Sacha Guitry l'enchanteur, spectacle réunissant Le KWTZ, des extraits de Deburau, des petits bijoux qui traitent du théâtre et de l'amour, les deux attributs princiers de Sacha le magnifique.
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Fleuve noir Spécial Police n°358 Prix FRS 2,40 + TL Dessinateur 1er plat Michel Gourdon Dédicace A Luce Feyrer et à Jacques Chabannes. Avec toute mon affection. Connaissez vous l’Alabanie ? C’est un coquet pays d’Europe du Sud qui a pour principales ressources l’exploitation des cactus et l’aide de la Chine populaire. Figurez vous qu’il se passe des choses bizarroïdes à l’ambassade alabanienne de Paris…Mais le Gros Bérurier et votre San-Antonio préféré vont sérieusement s’occuper du problème, croyez-moi ! Malheureusement, le révérend Pinaud manque à l’appel et savez-vous pourquoi ? Parce que les Alabaniens lui ont fait la plus terrible, la plus perverse, la plus française des farces… LE COUP DU PERE FRANCOIS ! Curiosité Au dernier plat, est indiqué Imp. Artistique de Monaco alors qu’en avant dernière page est bien précisé que l’impression a été faite en France. “Le coup du père François” figure parmi les plus sympathiques enquêtes de San-Antonio… Après avoir été hospitalisé, un ancien prof que ses élèves surnommaient naguère “Morpion” fait appel à l’un d’eux, le célèbre commissaire San-Antonio. Il pense que son appartement a été occupé durant son absence. Pourquoi se serait-on introduit dans ce logement plutôt bordélique ? Distrait de nature, Morpion a dû imaginer tout ça. Sauf qu’un petit ruban disposé à la fenêtre donne à réfléchir au commissaire. Juste en face, se trouve le Consulat général d’Alabanie pays dont la capitale est Strukla, comme chacun sait. Il semble bien que des tirs aient visé les locaux diplomatiques récemment, depuis l’appartement de Morpion. San-Antonio en avise son supérieur, Le Vieux, qui lui accorde une enquête officieuse. Déguisé en vitrier, l’inspecteur Pinaud est envoyé au consulat d’Alabanie. En changeant un carreau, il est victime d’un accident suspect qui l’envoie à l’hosto. C’est au tour de l’inspecteur Bérurier d’investiguer au consulat. La version de l’accident qu’on lui donne est à peine plus crédible que la précédente. S’il s’est produit une tentative d’attentat, le consulat d’Alabanie tient visiblement à garder le secret. D’ailleurs, un voisin de lit de Pinaud à l’hosto est abattu à sa place. Heureusement que l’infirmière n’avait pas indiqué le bon numéro de lit au faux infirmier. Malgré l’opinion de Bérurier, San-Antonio décide d’une visite clandestine nocturne dans les locaux du consulat d’Alabanie. Parmi les visas refusés, il y trouve une photo de Pinaud au côté d’une ravissante jeune fille. Le consulat n’étant pas si vide qu’il le croyait, San-Antonio est bientôt cerné et frôle la piquouze fatale. L’intervention du vaillant Béru lui permet de déguerpir. Après ces mésaventures, San-Antonio voudrait bien passer une journée de repos auprès de sa brave maman Félicie. Mais le prof Morpion semble avoir de sérieux ennuis, comme l’indique une visite dans son appartement vide. Grâce aux indications de l’inspecteur Pinaud, San-Antonio retrouve la jeune fille de la photo, Yapaksa Danlhavvi. C’est bien une Alabanienne, née en France. Elle est bientôt la cible d’un tireur, qui la rate. Bien que quasiment nu, San-Antonio pourchasse le tueur. Guère de renseignements à glaner sur le cadavre de celui-ci. Sous prétexte d’un emploi de chauffeur, San-Antonio s’infiltre chez le consul. Sinistre maison, où l’on a aussi engagé une nouvelle nurse, Claire, pour s’occuper d’un bébé. Le commissaire finira-t-il par éclaircir cet imbroglio ?… Cette enquête de San-Antonio fut initialement publiée en 1963. Elle est assez typique des histoires racontées par l’auteur à cette époque-là. Notre fringant héros conduit une Jaguar, et séduit quasiment toutes les jolies femmes qu’il croise. Il est entraîné dans de tumultueuses péripéties, avec ses acolytes. L’éléphantesque Bérurier est ici cet ogre perpétuellement affamé qui, s’il multiplie les scènes de ménage avec son épouse Berthe, ne supporte pas qu’on médise de sa femme. Quant à l’inspecteur Pinaud, c’est toujours la victime désignée de cette équipe. On nous rappelle qu’il dirigea une officine de détective privé, avant d’intégrer la police. Mystères et rebondissements, bien sûr, mais c’est aussi un festival de jeux de mots. De ces plaisanteries que n’aimaient guère le patron des Éditions Fleuve Noir, Armand de Caro, beau-père de l’auteur, symbolisé dans le rôle du Vieux. “Il a toujours eu en horreur les à-peu-près, le Vioque, surtout dans les périodes graves. Ma boutade doit être de Dijon, car elle lui monte au naze. ―Oh, je vous en prie mon cher, les calembours… Je mobstine à sourire, ça m’évite de lui faire un shampoing avec le contenu de son encrier.” Une des très bonnes aventures mouvementées de San-Antonio, qu’on a plaisir à lire ou relire. Le Blog de Claude LE NOCHER Pinaud simple flic. L’Alabanie vous connaissez, vous ? Quand un ancien prof de Sana, le Professeur Morpion le contacte par téléphone pour lui faire part d’une singulière remarque, notre commissaire adoré ne peut que se dépêcher sur place. Cette singulière remarque, c’est que pendant l’absence du Professeur Morpion de son domicile pendant deux mois, son horloge à balancier ne s’est pas arrêtée. Louche n’est-ce pas, et de quoi diligenter une enquête. Il se trouve qu’en face de l’immeuble de Morpion se trouve le consulat d’Alabanie et qu’une vitre est brisée. Une raison de plus pour enquêter, vous ne trouvez pas ? Sana envoie son cher Pinaud, avec son air de constipé résigné, aux devants d’une enquête pleine de rebondissements, surtout pour Pinaud. Et dire que les Alabanais voulaient attenter à la vie de notre président, c’était sans compter sur le fabuleux commissaire San-Antonio. Critique par Hexagone, le 29 mars 2011 Une critique positive de ce roman est parue sous la plume d’Igor B. Maslowski, dans Mystère Magazine n°188.

Uneperruque oubliée dans un fiacre par Sacha, déjà affublé de la toge de Pâris pour la représentation à venir, et l'amende de cent francs infligée par un Lucien rendu plus inflexible par la découverte de la liaison entre Sacha et Charlotte précipitait la rupture entre le père et le fils. Charlotte Lysès, Madame Sacha Guitry. C'est l'histoire d'un père à la recherche du temps perdu. Qui, pour le retrouver et se rapprocher de ses fils, s'invente une mort imminente. Le stratagème utilisé par Philippe Noiret dans le film de Michel Boujenah, Père et fils, est révélateur d'une époque où la figure paternelle vacille. Le mensonge, c'est l'arme des faibles, remarque en souriant Jacques Arènes, psychothérapeute, auteur de Y a-t-il encore un père à la maison? Fleurus. Le père patriarcal» qui aurait décidé de réunir ses fils les aurait vus accourir ventre à terre.» Dans notre société matricentrée», selon l'expression du spécialiste, la place du père a muté. Les pères incarnent de moins en moins l'autorité et le pouvoir, économiquement par exemple, explique Moussa Nabati, docteur en psychologie. On assiste à une véritable désacralisation du père.» Une relation de miroir Descendu de son piédestal, le père se permet d'être plus proche de son fils. Changer les couches, faire réciter un poème ou discuter de la vie n'est désormais plus l'apanage des mères. Les pères sont d'ailleurs 250 000 soit 40% à avoir profité en 2002 du congé de paternité. La relation du père avec ses enfants s'est beaucoup maternisée. Il y a davantage de rapports corporels qu'il y a vingt ans», souligne le psychiatre Serge Hefez. Au point qu'il peut se créer une relation de miroir entre père et fils, sur le modèle de celle qui existe entre mère et fille. Les garçons s'inquiètent des sentiments de leurs pères, imaginent leur anxiété quand ils partent seuls en vacances. Avant, ce n'était pas du tout une préoccupation.» Mais il y a des allées et venues entre des représentations contradictoires», poursuit Serge Hefez. Pris entre l'image traditionnelle du Père Fouettard - qui édicte la règle et fait office de référent - et celle d'un père plus tendre, les hommes ne savent plus sur quel pied danser. Et, pour beaucoup, le dialogue père-fils a encore du mal à s'installer. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Une association chrétienne alsacienne a même lancé des week-ends père-fils». Gilles Esquevin, père de deux garçons et de deux filles, y participe depuis cinq ans. Au-delà de l'aspect religieux, c'est pour lui l'occasion de prendre le temps de construire des souvenirs avec ses fils. Couper du bois, monter une tente, faire la cuisine, peu importe le moyen, pourvu qu'il y ait un échange. Avec les filles, c'est plus facile de faire les vitrines, de prendre un thé, de communiquer», observe-t-il. Rite initiatique organisé, ces week-ends permettent de s'ouvrir l'un à l'autre. Avant, être un homme, c'était se couper de ses sentiments, explique le psychanalyste Guy Corneau, auteur de Père manquant, fils manqué Editions de l'Homme. Beaucoup d'hommes ne veulent pas de fils parce qu'ils ont peur du silence, ils se souviennent de celui de leur propre père.» Pascal Elbé, l'excellent acteur et coscénariste du film Père et fils, raconte J'ai toujours reproché à mon père de ne pas être présent. Il n'a jamais su montrer qu'il s'intéressait à moi.» Il est temps, affirme l'ethnologue Edith Godin, de réinventer la personne du père». Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline Petitarbre mexicain connu pour son huile Celui qui s'occupe et soigne les éléphants Le père, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha Sang de __ : insulte dans le monde de Harry Potter De transport, de caisse ou gagnant Qu'est ce que je vois? Fin connaisseur de Sacha Guitry, le journaliste Christophe Barbier vient de faire paraître un ouvrage sous forme de dictionnaire thématique intitulé Le Monde selon Sacha Guitry. À partir d’un florilège intelligemment commenté, l’auteur d’aujourd’hui nous donne à goûter la légèreté du dramaturge d’hier, le parti pris du rire et du comique, contre celui du tragique et de la gravité. Chacun connaît le Christophe Barbier ancien directeur de la rédaction de L’Express et habitué des plateaux de télévision, notamment de celui de l’émission politique “C’est dans l’air” Michel Houellebecq l’a même fait apparaître, entouré de sa célèbre écharpe, dans son précédent roman Soumission. Mais l’homme est aussi un connaisseur et un praticien » du théâtre auteur d’un Dictionnaire amoureux du théâtre Plon, 2015, il est également acteur, ayant joué notamment dans plusieurs pièces de Sacha Guitry, et metteur en scène, en particulier au sein du théâtre de l’Archicube dont la troupe est composée d’élèves et d’anciens élèves comme lui de l’École normale supérieure. Christophe Barbier connaît parfaitement l’œuvre prolifique de Sacha Guitry 1885-1957 son dictionnaire thématique nous montre celui-ci qui se voulait auteur plus qu’acteur aux prises avec ses obsessions qui tournent » souvent autour des femmes qui furent la grande affaire de sa vie et de son œuvre le diable, le lit, le cœur, le mensonge, la jalousie, les cocus, le portefeuille…, avec ses acteurs et ses compagnons les comédiens, les domestiques, le téléphone, la montre, mais aussi avec ses ignorances la politique ! et ses craintes la mort, dont il ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire des bons mots. Car voilà finalement ce qui frappe, à la lecture de ce florilège intelligemment et non complaisamment commenté, C. Barbier n’hésitant pas à critiquer certains mauvais choix de l’auteur le théâtre de Sacha Guitry a la légèreté, et parfois la vanité, du bon mot, celui que l’on prépare pour briller dans les dîners en ville plutôt que dans les apéritifs en zone périurbaine, celui qui prend le parti d’en rire, le parti du comique et de la légèreté, parfois de la superficialité, contre celui du tragique et de la gravité. Le livre de C. Barbier restitue fidèlement ce qui fait l’attrait, et la limite, de ce théâtre théâtre léger, préférant les affaires sentimentales aux sujets sociaux et politiques, et même voyant les seconds à travers le prisme déformant des premiers. Théâtre finalement drôle et sans prétention ce qui peut être une qualité comme un défaut, délibérément éloigné du théâtre sérieux ». On prête ainsi à Guitry ce bon mot au soir de la première du Soulier de satin, ample, ambitieuse et longue pièce s’il en est Heureusement qu’il n’y avait pas la paire… » Auteur plus qu’acteur, apôtre du mensonge et fils éternel Bien qu’il ait joué ses pièces pendant près de cinquante ans, faisant ses adieux à la scène le 13 décembre 1953, Sacha Guitry ne s’est jamais considéré comme un acteur mais comme un auteur qui joue ses pièces », estimant qu’il pouvait très bien les jouer ». Mais précisant aussitôt Je ne dis pas “les jouer très bien”, je dis “très bien les jouer” ». Si Sacha Guitry ne s’est pas prétendu acteur ou comédien, c’est sans doute qu’il avait une haute et presque aristocratique idée de leur art. Pour lui, comédien n’est pas un métier mais un don, un instinct On ne peut pas devenir un bon comédien à force de travail, d’intelligence et de volonté. On peut jouer la comédie sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas ». Et, bien que son théâtre soit, extérieurement du moins, léger et distrayant, Guitry prête ce dialogue aux personnages de sa pièce On ne joue pas pour s’amuser Françoise. – … Pour lui, le Théâtre, ça s’écrit avec un T majuscule – et c’est le contraire d’une distraction. Fernand. – C’est presque un sacerdoce. Michel. – Oh ! Fernand. – “Sacerdoce” vous choque ? Michel. – Non, mais “presque” me blesse. Fernand. – Oui, c’est une passion. Michel. – Dites même une maladie, si cela vous fait plaisir, dont je suis incurable. Le Théâtre et l’Amour se partagent ma vie – et d’ailleurs à mes yeux l’un ne va pas sans l’autre. » Voilà à quelle hauteur, et à quelle profondeur, Sacha Guitry place le théâtre. Il le décrit en quelque sorte comme un art du mensonge, un art du paraître plus vrai que nature Jouer la comédie, c’est mentir avec l’intention de tromper… Le bon acteur doit dire mieux “Je t’aime !” – à une actrice qu’il n’aime pas, qu’à l’actrice qu’il aime… Le fin du fin, c’est paraître amoureux d’une actrice qu’on aime – et c’est manger d’un vrai poulet en faisant croire qu’il est en carton ». Et seule sait ainsi mentir celle ou celui qui a reçu à la naissance ce génie du mensonge et du paraître, cette “possibilité” prodigieuse… qui consiste à faire partager à des gens qu’on ignore des sentiments divers que l’on n’éprouve pas ». On est donc acteur comme on est prince, de naissance ». C’est un don et c’est un plaisir car mentir est une des plus grandes voluptés de la vie ! C’est une joie… qui n’est limitée que par la crédulité des autres… tu vois jusqu’où ça peut aller ! » Mon père avait raison. Ce don, ce sont les femmes qui, selon Guitry, l’ont le plus en abondance et c’est pourquoi l’adultère dont elles sont responsables, et le mensonge qui le rend possible et l’accompagne toujours, est pour l’auteur une sorte d’œuvre d’art ou de pièce de théâtre en soi, au point que le mari trompé, conscient des mensonges de sa femme, concède qu’elle est banale » lorsqu’elle dit la vérité, la consolant immédiatement Ne t’inquiète pas, va, tu la dis si rarement » N’écoutez pas, Mesdames !. Tout ce qui est occasion de mensonge est aliment et déploiement de théâtre. Derrière la légèreté des thèmes se cache donc une théorie du théâtre qui fait la part belle aux comédiens, magnifie même leur art. Peut-être faut-il voir aussi dans cet hommage celui d’un homme à son père car celui-ci, Lucien Guitry, fut un immense acteur, dominant la scène parisienne du début du XXe siècle et entraînant son fils lors de ses tournées triomphales dans la Russie tsariste le tsar étant même le parrain de Sacha !. C’est d’ailleurs au vu de ses dispositions scolaires limitées que Lucien propulsera Sacha vers la scène. C’était presque une question de vie ou de mort. Ne disait-il pas en effet de son fils, toujours en sixième à dix-sept ans ! J’ai peur que tu ne te maries en sixième ! Et peut-être que tu meures en sixième ! » ? Père et fils se brouilleront ensuite, pour une affaire de femmes bien entendu, le second ayant enlevé l’une des conquêtes du premier, avant de se réconcilier en 1918. Nombreuses seront ensuite les pièces qui seront écrites par le fils pour son père. Et, finalement, le fils restera fils aucun enfant ne naîtra de ses cinq mariages. L’auteur expliquera que c’est parce qu’il n’a pas eu d’enfant qu’il est toujours un fils ». C. Barbier nous semble plus convaincant lorsqu’il avance que c’est parce qu’il n’a jamais pu voulu ou su être quelqu’un d’autre que le fils de Lucien que Sacha n’a jamais eu d’enfant. Les femmes, le mariage, l’adultère, la jalousie la grande affaire Pour Guitry, ces quatre termes, ces quatre aventures sont indissolublement liées aucune ne va sans l’autre et c’est la ronde qu’elles forment, l’histoire qu’elles brodent, qui constituent le cœur et l’aliment du théâtre. Et le moins que l’on puisse dire est que Guitry traite tout cela avec une cruelle lucidité ou une joviale cruauté. Il l’est d’abord à l’égard des femmes, créatures doublement maléfiques, lorsqu’elles s’envolent et lorsqu’elles s’installent. Car les femmes, c’est le diable, elles y partent d’ailleurs souvent, et l’homme en est, pour un supplice auquel il ne sait ni renoncer ni totalement consentir, possédé. C’est ainsi vainement qu’il fait montre de cruauté envers son épouse en lui disant par exemple que son sommeil est ce qu’elle a de plus profond… ou qu’il déplore la fâcheuse institution du mariage Si la femme était bonne, Dieu en aurait une » et encore, si le premier homme qui s’est marié ne savait pas », le deuxième en revanche est inexcusable ! ». Vainement car pour qu’il y ait adultère et jalousie, qui sont le véritable sel de l’existence – et du théâtre, il faut bien qu’il y ait eu, préalablement, mariage. La jalousie semble une constante, presque une essence, de la relation conjugale, au point que l’époux n’est pas jaloux parce qu’il est trompé mais trompé à force d’avoir été jaloux et d’avoir en quelque sorte réclamé la dissimulation et la tromperie. Preuve que, dès qu’il est à son affaire, Guitry n’est plus seulement léger mais cherche à analyser les sentiments il explique, dans La Jalousie, que le jaloux cherche moins la preuve de l’adultère que la preuve de l’absence d’adultère, c’est-à-dire la preuve négative et donc la preuve impossible, et même la preuve totalitaire » de l’innocence, soit le contraire du droit. Mais, finalement, si le mariage tient », c’est, paradoxalement, grâce à l’adultère combien de femmes ont dû tromper leur mari pour transformer en une sorte de dignité indifférente et polie la haine qu’elles sentaient naître en elles ». Et même, ajoute l’auteur Il y a des femmes dont l’infidélité est le seul lien qui les attache encore à leur mari ». Au fond, l’infidélité est le parasite de la fidélité comme le mal est le parasite du bien ?, sans laquelle elle n’existerait pas. Les femmes, le mariage, l’adultère, la jalousie voilà en tout cas la grande affaire de Guitry, qui appréhende le monde à partir d’eux, au moins que tout en part et tout y revient, fût-ce au prix d’une simplification parfois difficile à accepter. Évoquant la question juive » avec un représentant de l’autorité allemande durant l’occupation, Guitry déclare ainsi que la façon allemande de résoudre » cette question est absurde et a l’air d’être la vengeance d’un cocu…d’un homme qui aurait été cocufié par un Juif et qui se serait mis à détester la race juive tout entière ». On voit que, parfois, le sens politique et le sens du tragique font cruellement défaut à l’auteur. Guitry et la politique mépris et déplorable aveuglement Guitry n’a, comme le souligne C. Barbier, absolument aucun sens politique, celui-ci ajoutant même que pour celui-là à l’extérieur de la chambre à coucher, ce qui se passe n’a pas d’importance ». Et s’il ignore la politique, c’est qu’il ignore le peuple, ne connaissant, en homme de théâtre, que le public. La politique est pour lui, contrairement au théâtre, une distraction vulgaire. Rien d’étonnant donc à ce que Guitry ait cru bon d’écrire un livre intitulé De 1429 à 1942, ou de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, livre qui a eu le bon goût de paraître en 1944, soit au plus mauvais moment pour son auteur puisque la victoire des Alliés se dessinait déjà. D’ailleurs, le maréchal en personne lui en avait déconseillé le titre ! Guitry est, en politique, un grand naïf et un coupable ? ignorant dressant un audacieux parallèle entre Jeanne d’Arc et le maréchal Pétain, il écrit que la première comme le second ont fait don de leur personne à la France et qu’il y a ainsi une continuité, une filiation même, de Celle qui l’a faite » la France à Celui qui la tient tendrement dans ses bras ». Durant l’Occupation, Guitry ne fuira aucune des mondanités organisées par le Reich à Paris. Il n’est donc guère étonnant qu’il ait été arrêté le 23 août 1944 à Paris, quelques jours avant que la capitale ne soit libérée. Détenu à Paris puis à Drancy et Fresnes, il fera soixante jours de prison mais sera surtout privé de représentations théâtrales durant trois ans. Sa légèreté l’aura cette fois desservi. Mort de rire Avec la mort, la sienne et celle des autres, Sacha Guitry s’efforce d’être toujours aussi léger. Il dit avoir déchiré le testament qu’il venait d’écrire parce qu’il faisait tant d’heureux » qu’il en serait venu à se tuer pour ne pas trop les faire attendre ». Dans la pièce drôlement intitulée Le KWTZ on croirait l’imprononçable nom du Dieu de l’Ancien Testament, il donne tout aussi drôlement la parole à un homme qui, à son enterrement, exige qu’un discours interminable, et en anglais, soit prononcé sur sa tombe ». Mais, signe que chez Guitry la politique n’est pas une affaire sérieuse, on trouve ces réjouissantes anecdotes dans De 1429 à 1942, ou de Jeanne d’Arc à Philippe Pétain Forain mourait et son médecin l’examinait encore – Franchement, monsieur Forain, je vous trouve en bien meilleur état qu’hier… – Oui, en somme, conclut Forain, je meurs guéri. Vaugelas, illustre grammairien, à l’instant de sa mort, put encore établir deux règles de grammaire. Ayant dit – Je m’en vais… Il se reprit – Ou je m’en vas… Dans un murmure, il expliqua – L’un et l’autre se dit… Puis, rendant le dernier soupir, il ajouta – Ou se disent. » Guitry, fuyant toujours, tel le bon juriste, la preuve négative et découvrant une voie quasi-pascalienne, veut enfin croire que Dieu pardonne aux humoristes si les témoignages accumulés de la présence au Ciel du Divin Créateur sont loin d’être probants… la “preuve du contraire” est inimaginable… Il faut laisser à Dieu le bénéfice du doute ». C’est pourquoi Guitry doute en Dieu ». Frédéric DIEU Christophe Barbier, Le Monde selon Sacha Guitry, Éditions Tallandier, 2018, 320 p., 19,90 €. Synonymespour la definition "Le père, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha" avec la liste des solutions classés par nombre de lettres Menu . Rechercher. Le père, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha. Synonymes de "Le père, c'était Lucien, le fils, c'était Sacha" Définition ou synonyme. Nombre de lettres. Lettres connues et inconnues Sacha Guitry, de son nom complet Alexandre Georges-Pierre Guitry est un comédien, dramaturge, metteur en scène de théâtre, réalisateur et scénariste de cinéma, né le 21 février 1885 à Saint-Pétersbourg Russie, mort le 24 juillet 1957 à Paris 72 ans. Auteur dramatique très prolifique, il a écrit plus d’une centaine de pièces de théâtre et en a adapté lui-même un grand nombre au cinéma. Interprète de la quasi-totalité de ses films, il est l’auteur d’une œuvre, riche de trente-trois films, qui comprend notamment Le Roman d’un tricheur, Désiré, Mon père avait raison, Quadrille, Ils étaient neuf célibataires, La Poison, Si Versailles m’était conté, Assassins et voleurs. Biographie Du théâtre au cinéma Sacha Guitry est le fils de Lucien Guitry 1860 - 1925, grand comédien de théâtre, très célèbre à son époque, et de Renée Delmas dite de Pont-Jest[1], fille du journaliste René de Pont-Jest. Élève médiocre, Guitry se révèle très tôt brillant comédien et bien vite excellent auteur et metteur en scène. Il écrit lui-même ses propres pièces, parfois en moins de trois jours, et en assure la mise en scène et l’interprétation. Nono 1905 remporte un vif succès. L’échec de La Clef, en 1907, décourage un temps Sacha Guitry et c’est le soutien indéfectible de son grand aîné Octave Mirbeau qui lui donne le courage de continuer ; admiratif et reconnaissant, Sacha Guitry sollicite de lui une préface pour sa Petite Hollande en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, Un sujet de roman, créée le 4 janvier 1924 par son père Lucien Guitry dans le rôle du grand écrivain. Sarah Bernhardt doit être aussi de la création, dans le rôle d’Alice Regnault, mais la Divine meurt avant la première. Il écrit sur mesure pour sa deuxième épouse Yvonne Printemps plusieurs comédies musicales à très grand succès Mozart, L’amour masqué... et sept revues avec son ami Albert Willemetz. Homme d’esprit à l’humour caustique, c’est Sacha Guitry qui découvre et lance Raimu dans Faisons un rêve. Il fait les délices du public mais s’attire également la jalousie des critiques. Il est un peu l’opposé du théâtre du Cartel des quatre créé notamment par Louis Jouvet et Charles Dullin. Sacha Guitry utilise déjà au théâtre les techniques qu’il utilisera plus tard au cinéma s’approprier les règles, les codes d’un genre, les détourner et les plier à son propre style. Avec le cinéma, les rapports sont d’abord très tendus. Il fait une première tentative en 1915, en réalisant Ceux de chez nous, en réaction à un manifeste allemand exaltant la culture germanique. Il filme certains amis de son père, Rodin, Claude Monet, Anatole France, Auguste Renoir, entre autres. Il note leurs paroles et les répète durant les diffusions publiques, inventant en quelque sorte, et avant l’heure, la voix off. Portrait de Sacha Guitry dans son bureau de l’avenue Elisée-Reclus en 1942, par Léon Gard coll. André Bernard Comme Jouvet, il reproche au cinéma de ne pas avoir la même puissance que le théâtre et ne s’y met qu’en 1935, sous l’influence de sa jeune épouse Jacqueline Delubac. Comprenant que le cinéma permet une survie, en fixant les images sur la pellicule, il décide de mettre en boîte certaines de ses pièces de théâtre. D’abord Pasteur, écrite par Sacha pour son père Lucien Guitry et interprétée par ce dernier, pièce qui donne libre cours à sa passion pour l’histoire et les personnages historiques. Œuvre prophétique car, dans une scène, Louis Pasteur, joué par Sacha Guitry, déclare à ses confrères Messieurs, je sais que je n’utilise pas le style conventionnel auquel vous êtes habitués. » Phrase lourde de sens qui semble destinée aux critiques qui le dénigrent depuis qu’il fait du théâtre. La même année, il réalise Bonne chance ! et donne le premier rôle féminin à Jacqueline Delubac. Le style de Guitry s’y affirme un peu plus. En 1936, il tourne à partir de la pièce qu’il a écrite Le nouveau testament. Puis, toujours en 1936, il réalise Le roman d’un tricheur, pour beaucoup son chef-d’œuvre. Dans ce film, presque sans dialogue, à l’exception de quelques scènes, Guitry met en scène l’unique roman qu’il a écrit, Mémoires d’un tricheur. Il est le narrateur du film, et déjà son goût pour les histoires contées apparaît. Si l’histoire peut sembler banale, elle est en fait un éloge du cinéma, art de l’illusion. Tout Guitry est contenu dans ses quatre premiers films jeu avec les procédés filmiques, reconstitution d’évènements ou biographie de personnages historiques, adaptations théâtrales. De 1935 à 1937, en trois ans, Guitry réalise dix films, dont au moins trois chefs-d’œuvre[2]. À la fin des années 1930, tout va pour le mieux dans la vie de Guitry. Le seul point noir est son divorce d’avec Jacqueline Delubac, mais il se console rapidement et épouse Geneviève de Séréville qui est la seule de ses cinq épouses à porter le nom de Guitry. À propos des femmes, Guitry a déclaré Les femmes, je suis contre... tout contre. » Son nom est proposé pour l’Académie française mais Guitry refuse la condition qu’on lui impose abandonner son activité de comédien. En 1939, il est élu à l’Académie Goncourt et réalise Ils étaient neuf célibataires, avec de nombreuses vedettes dont Elvire Popesco. Guitry y traite du mariage blanc, thème éternel. Mais le film est en prise presque directe avec l’actualité car l’histoire part d’un décret qui oblige les étrangers à quitter la France. Le lendemain de la première de son film, la guerre éclate. Les années noires La situation se complique pour le Parisien Guitry qui ne veut pas quitter la capitale alors sous l’Occupation allemande. Pendant quatre ans, à l’écart de toute pensée politique, il continue sa vie d’homme de théâtre et de cinéma, pensant ainsi assurer la présence de l’esprit français face à l’occupant allemand[3]. Il joue de son influence pour obtenir la libération de personnalités, notamment de l’écrivain Tristan Bernard et de son épouse, et parvient à mettre en scène Le Destin fabuleux de Désirée Clary, autour de la célèbre fiancée de Napoléon, film qui oppose la figure de l’Empereur aux visées de l’impérialisme allemand, et Donne-moi tes yeux, réflexion originale sur le regard masculin ». Son album 1429-1942 - De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, catalogue des gloires françaises, politiques et artistiques, témoigne, toutefois, d’un aveuglement politique assez permanent, au point de faire l’objet d’un film de présentation, projeté en mai 1944. Le 23 août 1944, lors de la Libération de Paris, quelques heures après avoir parlé au téléphone avec son amie Arletty, il est arrêté par un groupe de résistants, agissant de leur propre initiative, qui lui reprochent son attitude à l’égard de l’occupant allemand. Il est incarcéré 60 jours sans inculpation. Il est alors dénoncé dans la presse - sur des rumeurs infondées - par des écrivains comme Pierre Descaves ou certains journalistes du Figaro dirigé alors par Pierre Brisson, dont il s’était fait un ennemi. Le juge d’instruction, ne sachant que lui reprocher, fait paraître dans les journaux, à deux reprises, des annonces demandant qu’on lui communique les accusations contre Guitry. Il n’obtient aucune réponse probante et classe le dossier[5]. Guitry obtient, en 1947, un non-lieu tardif il dira plus tard qu’il aurait préféré un procès. Ses détracteurs oublient qu’il s’est toujours opposé à ce que ses pièces soient jouées en Allemagne. Il s’en souviendra et lorsqu’il déclare à Pauline Carton, dans le générique de La Poison, que le décor de la cellule a été réalisé à partir de ses souvenirs, on sent poindre l’amertume dans sa voix. Tentant de prendre la chose avec humour, il déclare La Libération ? Je peux dire que j’en ai été le premier prévenu. » Il publiera ses souvenirs sous forme de deux récits Quatre ans d’occupations un pluriel significatif pour la période de 1940 à août 1944 et 60 jours de prison pour les deux mois pénibles et humiliants qui suivirent. Il commente, en filigrane, son comportement dans Le Diable boiteux, biographie de Talleyrand qui soutint plusieurs régimes avec toujours comme seul but de servir la grandeur de la France. Réhabilitation Les années 1930 ont été des années de rêves et les années 1940 des années noires ; les années 1950 vont être une synthèse des deux décennies écoulées. Il rédige le scénario d’Adhémar ou le jouet de la fatalité mais, malade, il en confie la réalisation à Fernandel, qui a déjà réalisé un film. Devant le résultat, Guitry s’estime trahi et intente un procès à Fernandel. Procès qu’il perd. Ce film annonce la suite de l’œuvre du cinéaste. Le ton est plus mélancolique Le comédien, Deburau, Le Trésor de Cantenac, parfois caustique Je l’ai été trois fois, La Poison, La Vie d’un honnête homme, mais toujours comique Toâ, Aux deux colombes, Tu m’as sauvé la vie. Ses amis le soutiennent et la reconnaissance vient avec la commande de grosses productions historiques Si Versailles m’était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté. Mots d’esprits et distribution prestigieuse font le charme de ces fresques. Il n’oublie pas son arrestation et réalise le très caustique Assassins et voleurs emmené par le duo Jean Poiret-Michel Serrault et dans lequel Darry Cowl fait ses débuts avec une scène pratiquement improvisée mais hilarante. Les trois font la paire est le dernier film qu’il réalise avec l’aide de l’acteur-producteur-réalisateur Clément Duhour, car la maladie l’a beaucoup affaibli. Film-somme sur le cinéma de Guitry où l’on retrouve tout ce qui fait le sel de son œuvre jeu avec les procédés filmiques, fidélité avec certains acteurs, humour caustique. Son testament artistique est le scénario de La Vie à deux qu’il rédige et où il refond plusieurs de ses pièces ; c’est Clément Duhour qui le réalisera après la mort du cinéaste, avec une pléiade de vedettes venues rendre hommage au maître. Sacha Guitry repose au cimetière de Montmartre, à Paris, avec son père Lucien Guitry, son frère Jean, mort en 1920, et sa dernière épouse Lana Marconi, décédée en 1990. Sacha Guitry incarné par Denis Podalydès à la Cinémathèque française le 15 décembre 2007 Sacha Guitry et les acteurs Sacha Guitry tient le rôle principal de presque tous ses films. Mais il sait parfois s’effacer lorsque cela est nécessaire, comme dans le film à sketch Ils étaient neuf célibataires, avec de grands noms au générique Saturnin Fabre, Elvire Popesco, Gaston Dubosc. L’homme est un ami fidèle et Pauline Carton est de pratiquement tous ses films, Guitry lui inventant parfois des rôles. Il confie le rôle principal de La Poison et de La Vie d’un honnête homme à Michel Simon, ainsi que celui de son dernier film Les trois font la paire que Simon n’aime pas mais qu’il accepte de jouer par amitié pour Guitry alors mourant. Acteur mais également metteur en scène, il sait détecter les nouveaux talents Louis de Funès, Darry Cowl, Michel Serrault, Jacqueline Delubac pour ne citer que ceux-là, sont lancés par Guitry. Raimu, reconnaissant envers celui qui l’a lancé, accepte de jouer gratuitement dans Les Perles de la couronne, et Guitry écrit sur mesure, pour Fernandel, le scénario d’Adhémar. Il sollicite souvent Gaby Morlay pour jouer des pièces de théâtre, et deux de ses films. Parmi les grands noms déjà cités, signalons également Erich Von Stroheim, Orson Welles, Jean Cocteau, Jean Gabin, Gérard Philipe, Jean Marais, Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Pierre Larquey, Jean-Louis Barrault, Arletty, Édith Piaf, Robert Lamoureux, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Luis Mariano, Jacques Varennes, Suzanne Dantès, Saturnin Fabre, Brigitte Bardot... Tout au long de son œuvre, Guitry se fait le chantre du comédien, de son père en particulier. Il réalise une biographie, Le comédien, et une adaptation théâtrale, Mon père avait raison. Pour lui, Lucien Guitry et Sarah Bernhardt sont les deux plus grands acteurs du monde et il ne manque pas de le rappeler dans les nombreux articles qu’il signe. Du reste, certains de ses films semblent être conçus pour les acteurs Les Perles de la couronne, Ils étaient neuf célibataires, Le Trésor de Cantenac, ou encore sa trilogie historique. Sacha Guitry et la critique Avec la critique, Sacha Guitry a toujours entretenu des relations conflictuelles, et ce dès son travail au théâtre. Guitry invente un style qui lui est propre, basé sur des dialogues incisifs et percutants, souvent déclamés par lui. C’est son statut de comédien et d’auteur complet, son apparente facilité et le succès constant qu’il obtient pendant plus de vingt ans, qui le rendent insupportable aux yeux des critiques. Du reste, Guitry se venge tout au long de son œuvre et ne cesse de railler cette profession qui n’a jamais voulu faire l’effort de le comprendre. On reproche à ses films de n’être que du théâtre filmé ». Mais Guitry, comme Marcel Pagnol, autre auteur dramatique de théâtre et de cinéma, impose son style, se construit un univers à part entière. Souvent, les critiques reprochent à Guitry de dévoiler les artefacts du tournage. Le cinéaste, en montrant son style, appose sa griffe et empêche quiconque de le copier. Le summum est atteint avec Ils étaient neuf célibataires à la fin du film, Guitry mélange réalité et fiction en faisant croire à l’amant sérieux » d’Elvire Popesco que tous deux sont en train de tourner un film. La réalité va plus vite que la fiction. Et le film se fait descendre par la critique, malgré des réactions positives. Parmi les critiques les plus virulentes, on retrouve régulièrement l’accusation de mégalomanie, de prétention. Lorsque Guitry met en scène Si Versailles m’était conté, film montrant le château de Versailles de sa naissance à nos jours, on lui reproche d’être passé à côté de son sujet et d’avoir réalisé une visite au musée Grévin. La critique démolit le film et oublie que Guitry est réalisateur avec toutes les responsabilités que cela implique, mais également scénariste, dialoguiste et acteur. Peu de cinéastes assument autant de charges. Précisons qu’Orson Welles, qui a joué dans Si Versailles m’était conté et Napoléon, considérait Guitry comme son maître. Du reste, il existe plusieurs points communs entre les deux artistes tous deux hommes de théâtre, de radio, férus de littérature, ayant le même sens de l’humour. Une autre hypothèse peut être envisagée pour expliquer ses rapports tendus avec la critique la virtuosité et l’évidente facilité avec laquelle le Maître se meut dans l’univers filmique. Lorsqu’il réalise Le Destin fabuleux de Désirée Clary, il place le générique en plein milieu du film et s’offre le luxe de changer plusieurs interprètes avec une finesse rare. Du cinéma, Guitry a déclaré C’est une lanterne magique. L’ironie et la grâce ne devraient pas en être exclues. » Une autre anecdote résume le personnage lors du tournage de Napoléon film, 1955, un technicien, en visionnant les rushes, fait remarquer à Guitry que l’on voit une caméra dans le champ. Le cinéaste lui répond Mon ami, le public se doute bien que nous avons utilisé des caméras pour réaliser ce film. »[6] Désinvolture, élégance, finesse et humour alliés à une solide maîtrise technique. Cela a de quoi attirer les médisances et les jalousies. Il est réhabilité par la Nouvelle Vague[7] et François Truffaut[8] en particulier, qui voit en lui l’auteur complet, comme Charlie Chaplin. Un pseudo-misogyne, marié cinq fois Malgré sa posture de misogyne, Sacha Guitry a été marié cinq fois, et uniquement avec des actrices encore que les deux dernières ne le soient devenues qu’à son contact. On lui connaît en outre de nombreuses liaisons avec des comédiennes et artistes, parmi lesquelles la danseuse Belle Époque » Jane Avril, la comédienne Arletty, qui a refusé de l’épouser J’allais pas épouser Sacha Guitry, il s’était épousé lui-même ! », cité par Francis Huster, les actrices Simone Paris qui consacre un chapitre de ses mémoires, Paris sur l’oreiller, au récit détaillé de leur romance, Mona Goya et Yvette Lebon, etc. Cinq épouses donc 1. Charlotte Lysès 1877 - 1956, qu’il épouse le 14 août 1907 à Honfleur, au grand dam de Lucien Guitry, ex-amant de Charlotte... Elle crée 19 pièces de son mari et reprend Nono en 1910. Séparé depuis avril 1917, le couple divorce le 17 juillet 1918. 2. Il épouse Yvonne Printemps 1894-1977 à Paris le 10 avril 1919, avec comme témoins Sarah Bernhardt, Georges Feydeau, Lucien Guitry avec qui il vient juste de se réconcilier et Tristan Bernard. Yvonne Printemps crée 34 pièces de Sacha Guitry, en reprend 6 autres et interprète un de ses films, Un roman d’amour et d’aventures 1918. Yvonne Printemps ne sait pas être fidèle elle a des aventures avec Jacques-Henri Lartigue, Maurice Escande, Pierre Fresnay, d’autres... Le 15 juillet 1932, Yvonne Printemps quitte Sacha Guitry pour Pierre Fresnay lequel de son côté quitte pour elle la comédienne Berthe Bovy, mais ne l’épouse jamais. Le divorce entre Sacha et Yvonne est prononcé le 7 novembre 1934. 3. Il se marie avec la jeune Jacqueline Delubac 1907-1997, de 22 ans sa cadette, le 21 février 1935 à Paris. Comme il a 50 ans, il annonce leur mariage en déclarant J’ai le double de son âge, il est donc juste qu’elle soit ma moitié », rajeunissant légèrement et galamment la mariée et dès lors, pour la beauté du mot et l’exactitude des comptes, Jacqueline prétendra être née en 1910 et non en 1907. Elle joue 23 pièces de son mari, dont 10 créations et 13 reprises à Paris et en tournée, et interprète 11 de ses films. Séparés depuis le 15 décembre 1938, les deux époux divorcent le 5 avril 1939. 4. Son mariage avec Geneviève de Séréville 1914-1963 est célébré les 4 et 5 juillet 1939 à Fontenay-le-Fleury. Geneviève crée 5 pièces de son mari à Paris, en reprend 4 autres à Paris ou en tournée et interprète 5 de ses films. Le couple se sépare en avril 1944 et leur divorce est prononcé le 25 juillet 1949. 5. Il épouse enfin Lana Marconi 1917-1990 le 25 novembre 1949 à Paris. Elle crée 7 pièces de son mari, en reprend 2 autres et interprète 13 de ses films. Guitry a souvent évoqué sa prédilection pour les femmes La vie sans femme me paraît impossible ; je n’ai jamais été seul, la solitude c’est être loin des femmes », mais il s’est acquis une réputation de misogyne que bien des répliques de ses pièces semblent confirmer. Ses épouses, cependant, qui lui ont reproché bien des choses, ne lui ont jamais fait le reproche d’être misogyne mais évoquent au contraire son amour pour les femmes, sa séduction et sa finesse. Dans Faut-il épouser Sacha Guitry ?, Jacqueline Delubac écrit À la femme il refuse la logique de l’esprit, pas celle du sexe ! Traduction il ne suffit pas que la femme dispose, il faut qu’elle propose. C’est le caprice de Sacha de tout attendre du caprice des femmes » ; et plus loin Sacha, tu es un diable électrique ! Tu connais les escaliers cachotiers du cœur ! Les drôles de coin ! ». Geneviève de Séréville, dans Sacha Guitry mon mari, évoque les causeries de Sacha sur l’amour et les femmes et avance une hypothèse Parler des femmes et de l’amour n’est-il pas devenu, pour lui, une sorte de jonglerie dans laquelle son cœur ne joue aucun rôle, mais seulement son aisance dans l’ironie, son goût excessif du paradoxe ». Avec les salves de misogynie de quelques-unes de ses pièces, Guitry se venge sans doute, avec des mots, des infidélités, des maux, que certaines de ses compagnes ont pu lui faire subir, Yvonne Printemps notamment. Mais Dominique Desanti, dans la biographie qu’elle lui a consacrée, remarque aussi, à propos de N’écoutez pas Mesdames, pièce tissée de railleries contre les femmes Sous les répliques spirituelles court l’angoisse de l’homme vieillissant face à une femme trop jeune qui lui échappe... ce qu’il trouve à la fois insupportable et naturel ». Guitry lui se justifie en disant Tout ce mal que je pense et que je dis des femmes, je le pense et je le dis, je ne le pense et je ne le dis que des personnes qui me plaisent ou qui m’ont plu ». Ce n’est d’ailleurs pas tant avec les femmes qu’il a un problème, qu’avec le mariage Le mariage, c’est résoudre à deux les problèmes que l’on n’aurait pas eu tout seul ». La séduction a certainement pour lui plus de charme que le quotidien à deux. Il écrit cependant Il faut courtiser sa femme comme si jamais on ne l’avait eue... il faut se la prendre à soi-même ». Si l’on peut citer bien des répliques et des "bons ? mots" misogynes dans ses pièces et dans ses causeries, aucun témoignage ne donne d’exemple de propos semblables dans l’intimité et encore moins de gestes ou d’attitudes qui pourrait laisser penser que l’homme Sacha Guitry ait été un misogyne. Selon Francis Huster, fin connaisseur de Sacha On dit souvent que Guitry est misogyne ; c’est n’importe quoi. Dans ses pièces, c’est l’homme qui trompe, pas la femme. Il était fou des femmes. Elles n’ont malheureusement jamais été folles de lui. Peut-être parce qu’il n’a jamais su les entendre, même s’il savait leur parler[9] ». Divers * Sacha est le diminutif russe d’Alexandre. Le tsar Alexandre III était en effet son parrain. * Comme il l’explique dans son discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du centenaire de Janson-de-Sailly, il fut expulsé de 11 lycées différents. Il explique dans un de ses ouvrages que c’était en raison des déplacements de son père qu’il redoubla sa sixième 10 fois. En effet, à l’époque, on recommençait l’année si l’on changeait d’établissement, ce qui était périodiquement son cas. Il fêta ses 18 ans en sixième et arrêta là ses brillantes études. * Durant l’hiver 1889, alors que Sacha a 4 ans, son père, Lucien Guitry, qui est en train de se séparer de son épouse, sort un moment avec Sacha pour chercher des gâteaux au coin de la rue, et de coin de rue en coin de rue car la pâtisserie la meilleure est plus loin, il l’entraîne en fait jusqu’en Russie, lieu de ses futures représentations. En Russie, Sacha joue enfant devant le Tsar et la famille impériale. C’est là-bas qu’il entend que son père va jouer tous les soirs pour travailler ». * Malgré le vif soutien de Tristan Bernard et de nombreuses personnalités de la Résistance, Sacha Guitry est injustement soupçonné de collaboration à la Libération, et incarcéré pendant 60 jours d’où son livre 60 jours de prison. Un non-lieu complet est prononcé. Il n’y avait donc pas lieu ! », commenta ironiquement Sacha Guitry, qui déclara par ailleurs La Libération ? Je peux dire que j’en ai été le premier prévenu. » Pour la petite histoire, c’est Alain Decaux qui évite le pillage de sa maison car il est à l’époque mobilisé et, connaissant Guitry, il demande à surveiller sa maison. En souvenir de ce beau geste, Lana Guitry lui offre l’émeraude que Sacha portait et qui trône désormais sur la poignée de son épée d’académicien. De son arrestation, il dit Ils m’emmenèrent menotté à la mairie. J’ai cru qu’on allait me marier de force ! » * Le divorce par consentement mutuel n’étant pas reconnu à une époque, des lettres d’injures mutuelles étaient exigées de la part des deux parties pour en obtenir le prononcé. Dans les divorces concernant Sacha Guitry, notamment celui soldant son mariage avec Yvonne Printemps, on reconnaît nettement sa patte d’humoriste dans les lettres fournies par les deux » parties. * Collectionneur avisé, il possédait dans son hôtel particulier du Champ de Mars, 18 avenue Élisée-Reclus une splendide collection d’œuvres d’art peintures, sculptures, lettres autographes... dont il souhaitait faire, à sa mort, un musée. Malheureusement, les œuvres furent peu à peu dispersées à sa mort et son projet ne vit jamais le jour. Malgré les protestations de ses nombreux amis l’hôtel fut démoli en 1963. * À l’occasion de son jubilé sa première pièce ayant été jouée le 16 avril 1902 au Théâtre des Mathurins l’éditeur Raoul Solar réalisa gracieusement en 1952 un ouvrage intitulé simplement 18 avenue Elisée Reclus, commenté par Sacha lui-même. Il peut être considéré comme le catalogue de l’exposition de ses collections, exposition faite au bénéfice des œuvres charitables de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques SACD. Œuvre théâtrale * Le Page 1902, pièce en un acte, en vers ; * Le 1905 ; * Nono 1906, pièce en trois actes ; * Chez les Zoaques 1906 ; * La Clef 1907, qui connut un four ; * Petite Hollande 1908, préface d’Octave Mirbeau ; * Le Veilleur de nuit 1911 ; * La Prise de Berg-Op-Zoom 1912 ; * La Pèlerine écossaise 1914 ; * Deux Couverts 1914 ; * Une paire de gifles ; * La Jalousie 1915 ; * Faisons un rêve 1916 ; * Jean de La Fontaine 1916 ; * L’Illusionniste 1917 ; * Un soir quand on est seul 1917 ; * Deburau 1918 ; * Pasteur 1919 ; * Le Mari, la Femme et l’Amant 1919 ; * Mon père avait raison 1919 ; * Béranger 1920 ; * Je t’aime 1920 ; * Comment on écrit l’histoire 1920 ; * Le Comédien 1921 ; * Le Blanc et le Noir 1923 ; * L’Amour masqué 1923, comédie musicale, musique de André Messager ; * L’Accroche-cœur ; * Un sujet de roman 1924, pièce inspirée par le couple d’Octave Mirbeau et Alice Regnault ; * Mozart 1925, comédie musicale ; * Désiré 1927 ; * Mariette ou Comment on écrit l’histoire 1928, comédie musicale ; * Histoires de France 1929 ; * Franz Hals 1931 ; * Villa à vendre 1931 ; * Françoise 1932 ; * Les Desseins de la providence 1932 ; * Châteaux en Espagne 1933 ; * Ô, mon bel inconnu 1933, comédie musicale ; * Un tour au paradis 1933 ; * Florestan Ier, prince de Monaco 1933 ; * Le Nouveau Testament 1934 ; * Quand jouons-nous la comédie ? 1935 ; * La Fin du monde 1935 ; * Le Mot de Cambronne 1936 ; * Quadrille 1937 ; * Dieu sauve le roi 1938 ; * Un monde fou 1938 ; * You’re telling me 1939 ; * Florence 1939 ; remanié en 1949 sous le titre Toâ * Une paire de Gilles 1939, en un acte ; * Une lettre bien tapée 1939, en un acte ; * Fausse Alerte 1939, en un acte ; * Le Bien-aimé 1940 ; * Vive l’empereur 1941 ; * N’écoutez pas, mesdames 1942 ; * Talleyrand 1947 ; * Aux deux colombes 1948 ; * Toâ 1949, c’est Florence remaniée ; * Tu m’as sauvé la vie 1949 ; * Beaumarchais 1950, pièce qui n’a pas été jouée ; * Une folie 1951. Filmographie Réalisateur Tous les films sauf exception en tant que scénariste, dialoguiste et acteur. Les mentions d’adaptation de ses propres pièces, et leurs dates de première représentation, restent à relever. * 1914 Oscar rencontre Mademoiselle Mamageot - film de famille, inédit, de 3mn 50’ - * 1915 Ceux de chez nous documentaire La première version muette, durait 22 mn ; elle était destinée à être projetée accompagnée d’une causerie de Guitry. La version sonorisée date de 1939. La version finale remaniée, en 1952, dure 44 mn et crédite Frédéric Rossif comme collaborateur. * 1922 Une petite main qui se place - court épilogue filmé de la pièce homonyme - * 1934 Dîner de gala aux ambassadeurs - Documentaire de 5 mn * 1935 Pasteur co-réalisation avec Fernand Rivers * 1935 Bonne chance ! * 1936 Le Nouveau Testament co-réalisateur Alexandre Ryder * 1936 Le Roman d’un tricheur * 1936 Mon père avait raison * 1936 Faisons un rêve * 1937 Le Mot de Cambronne - moyen métrage * 1937 Désiré * 1937 Les Perles de la Couronne co-réalisateur Christian Jaque * 1937 Quadrille * 1938 Remontons les Champs-Élysées collaboration technique Robert Bibal * 1939 Ils étaient neuf célibataires * 1941 Le Destin fabuleux de Désirée Clary, collaboration technique René Le Hénaff * 1942 La Loi du 21 juin 1907 - court-métrage * 1944 De Jeanne d’Arc à Philippe Pétain, mise en film du livre homonyme, 58 mn * 1943 Donne-moi tes yeux * 1943 La Malibran * 1947 Le Comédien * 1948 Le Diable boiteux * 1949 Aux deux colombes * 1949 Toâ * 1950 Tu m’as sauvé la vie * 1950 Le Trésor de Cantenac * 1951 Deburau * 1951 La Poison * 1952 Je l’ai été trois fois * 1953 La Vie d’un honnête homme narrateur * 1953 Si Versailles m’était conté... * 1955 Napoléon * 1955 Si Paris nous était conté... * 1957 Assassins et voleurs n’apparaît pas dans le film * 1957 Les trois font la paire Sacha Guitry apparaît pour la dernière fois, et seulement au générique Scénariste liste non exhaustive * Le Blanc et le Noir 1931, de Robert Florey et Marc Allégret ; * L’Accroche-cœur 1938, de Pierre Caron ; * Adhémar ou le jouet de la fatalité 1951, réalisé par Fernandel - Sacha Guitry malade n’a pas pu superviser l’œuvre selon ses souhaits scénariste et dialoguiste seulement ; Documents * 1935 Poste Parisien Premier spectacle de télévision de Maurice Diamant-Berger - court métrage - * 1951 Le musée de Sacha Guitry de Stéphane Prince - court métrage - Œuvre écrite liste non exhaustive * 1910 La Correspondance de Paul Roulier-Davenel, Dorbon aîné. Réédition Éditions Bernard de Fallois, prévue janvier 2009 * 1930 Lucien Guitry raconté par son fils, Raoul Solar * 1931 La Maison de Loti, Paillart * 1935 Mémoires d’un tricheur, Gallimard NRF * 1947 Quatre ans d’occupation, Éditions de l’Élan * 1947 Toutes réflexions faites, Éditions de l’Élan * 1949 60 jours de prison fac-similé du manuscrit, illustré par des dessins de l’auteur, Éditions de l’Élan * 1979 Le petit carnet rouge et autres souvenirs inédits, Perrin Adaptations de son œuvre Liste non exhaustive * La Vie à deux 1958, de Clément Duhour, adapté de cinq pièces de Sacha Guitry ; Désiré, L’Illusionniste, Une paire de gifles, Le Blanc et le Noir et Françoise reliées entre elles par un scénario-prétexte. On ne sait quelle fut la part exacte de Guitry dans l’écriture des séquences de liaison probablement le fait de son secrétaire Stéphane Prince, lequel se cacherait derrière le mystérieux Jean Martin crédité par le générique comme coscénariste. Les affiches du film présentent La Vie à deux comme le dernier film de Sacha Guitry... lequel mourut près d’un an avant le début du tournage ; * Au voleur ! 1960, de Ralph Habib, d’après un scénario original inédit, remanié et adapté par Jean-Bernard Luc ; * Beaumarchais l’insolent 1995, d’Édouard Molinaro, adapté de la pièce inédite Beaumarchais et du scénario inédit lui aussi Franklin et Beaumarchais ; * Désiré 1996, de Bernard Murat, d’après la pièce et le film éponymes ; * Quadrille 1997, de Valérie Lemercier, d’après la pièce et le film éponymes ; * Le Comédien 1996, de Christian de Chalonge, d’après la pièce et toutes proportions gardées le film éponymes ; * Un crime au paradis 2000, de Jean Becker, remake du film La Poison, avec Josiane Balasko, Jacques Villeret et André Dussolier. L’action a été librement transposée du début des années 50 à l’aube des années 80. Autres participations Sacha Guitry apparait également en tant qu’acteur au générique de deux films muets, l’un de 1917 Un roman d’amour et d’aventures, dont il a également écrit le scénario et l’autre de 1922 épilogue filmé de sa pièce Une petite main qui se place, mais encore, si l’on s’en réfère à un article paru dans la presse télé au début des années 1980 et à la filmographie établie par Claude Gauteur et André Bernard dans la réédition 1984 de l’ouvrage Sacha Guitry, le Cinéma et Moi, dans La Huitième Femme de Barbe-Bleue Blue Beard’s Eighth Wife 1938, d’Ernst Lubitsch. Ces deux sources mentionnent également la présence de Geneviève de Séréville aux côtés de son futur mari durant ce caméo furtif. Néanmoins, dans la copie de la version américaine sous-titrée, le couple n’apparaît pas à l’image. Citations * Si ceux qui disent du mal de moi savaient exactement ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage ! * Je n’ai qu’une seule ambition ne pas plaire à tout le monde. Plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui. * On peut faire semblant d’être grave, on ne peut pas faire semblant d’avoir de l’esprit. * Ce qui ne me passionne pas m’ennuie. * Etre riche ce n’est pas avoir de l’argent - c’est en dépenser. * Il y a des gens sur qui on peut compter. Ce sont généralement des gens dont on n’a pas besoin. * On n’est pas infaillible parce qu’on est sincère. * A quoi bon apprendre ce qui est dans les livres, puisque ça y est ?. * -Me donneriez-vous vingt-cinq ans ? - Si j’avais vingt-cinq ans, je les garderais pour moi. * On parle beaucoup trop aux enfants du passé et pas assez de l’avenir - c’est-à-dire trop des autres et pas assez d’eux-mêmes. * Le jour où l’on vous traitera de parvenu, tenez pour certain le fait que vous serez arrivé. Notes et références 1. ↑ Pourquoi je suis né » [archive] 2. ↑ a b Sacha Guitry, cinéaste. Ed Yellow Now, 1993 3. ↑ Dominique Desanti évoque une réussite maintenue à travers l’horreur de l’occupation, comme si de préserver les succès et le luxe de Guitry était nécessaire à la survie de la France ». Sacha Guitry. Grasset, 1982 4. ↑ Plus que les goûts même de Guitry, c’est plutôt comme une vaste déclinaison de gloires que ce film apparaît, et l’assez naïf rempart de leur protection. » Philippe Arnaud, Sacha Guitry, cinéaste. Ed Yellow Now, 1993 5. ↑ Dominique Desanti. Sacha Guitry. Grasset, 1982 6. ↑ Alain Keit. Le cinéma de Sacha Guitry. Vérités, mensonges, simulacres. Éditions du Céfal, 2002 7. ↑ Cahiers du Cinéma, N°173, déc. 1965, Spécial Guitry-Pagnol 8. ↑ Sacha Guitry fut un vrai cinéaste, plus doué que Duvivier, Grémillon et Feyder, plus drôle et certainement moins solennel que René Clair. Guitry est le frère français de Lubitsch ». F. Truffaut, Les Films de ma vie. 1975 9. ↑ Journal du Dimanche, Jeudi 10 janvier 2008

DELANNOYJEAN (1908-2008). Écrit par André-Charles COHEN • 1 234 mots Il réalisera encore Marie-Antoinette reine de France (1956), avec Michèle Morgan – une superproduction en Technicolor qui doit plus à la justesse de la distribution qu'à une vision personnelle de l'Histoire. À l'instar de Sacha Guitry, mais sans sa fantaisie, Delannoy donne un autre tableau d'histoire avec

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LucienBaroux voit le jour le 21 septembre 1888 à Toulouse. Né Marcel Ducros, il est reconnu par son père Jules Barou, commerçant, après le mariage de celui-ci avec sa mère en 1891. Il étudie dans la ville rose avant de monter à Paris, au début des années 1910, poussé par l’envie de faire du théâtre. Comme beaucoup de jeunes sans le sou, il pratique plusieurs petits métiers Sacha Guitry aimait les femmes, à sa manière. Mais ce natif de Saint-Petersbourg entretenait une relation particulière avec Paris. Françis Huster, l'un de ses plus fidèles admirateurs, le raconte au JDD. Paris était "sa maîtresse", dans la profession, ne semble mieux connaître Guitry que Francis Huster Crédit de la photo Carlos Munoz Yagüe pour le JDDC'est l'un des plus grands projets de sa carrière. "Un tournant dans ma vie", avoue-t-il, enthousiaste. Le 14 janvier prochain, Francis Huster commencera à filmer le remake de Umberto D, le chef-d'oeuvre néoréaliste de Vittorio De Sica. Un film monstre pour lequel il s'apprête à diriger plus d'une cinquantaine de comédiens. Parmi eux, Jean-Paul Belmondo, qui signera là son grand retour à l'écran. C'est peu de dire qu'Huster manque de temps. Hier en repérage, aujourd'hui en rendez-vous avec ses acteurs. Demain, caméra à la main. Il a pourtant répondu présent dès qu'il s'est agi d'évoquer Sacha Guitry 1885-1957. Ces deux-là ne se sont bien sûr jamais trouvés en présence l'un de l'autre. Et pourtant, nul, dans la profession, ne semble mieux connaître Guitry que Francis Huster. "Je l'ai rencontré trois fois, confie-t-il. A la télévision, tout d'abord où ses films ont bercé mon enfance. Et j'ai été bouleversé parla puissance de ce monstre sacré qui portait en lui une époque disparue." Arletty, avec laquelle Huster - une fois adulte - passait des après-midi entiers, lui a ensuite présenté l'homme. "Avec elle, j'ai découvert Sacha l'insolent, le libertin, le révolté, mais aussi le fils à jamais orphelin de Lucien Guitry." Enfin, François Truffaut lui a révélé le cinéaste extraordinaire qu'il était. Depuis, Francis Huster a multiplié les occasions de retrouver son héros. Il lui a consacré un ouvrage, mis en scène et joué plusieurs de ses pièces."La France était sa femme. La Ville Lumière, sa maîtresse"Aussi faut-il prendre le temps de l'écouter évoquer Guitry. Sa voix, chaude, fougueuse, si particulière, charrie toute l'histoire du théâtre pour raconter - au final - Paris dans ce que la ville a de plus beau. Ou de plus odieux. Au fil de cette balade, le comédien ravive la Belle Epoque, rallume la flamme des Années folles, se cabre pour évoquer l'épuration. "Sans Paris, il n'y a pas de Sacha ", précise-t-il. "La France était sa femme. La Ville Lumière, sa maîtresse. Ils entretenaient une relation saisonnière. Et comme toujours entre deux amants, il s'est lassé et elle a fini par le tromper. "Une liaison exceptionnellement retracée par Francis Huster, avec une force vibrante et une passion Allais et Renard au 26, place Vendôme"Né à Saint-Pétersbourg en 1885, Sacha est arrivé en France avec sa mère lorsque ses parents se sont séparés en 1889. Cela n'a pas empêché son père, Lucien, de le kidnapper pour le ramener avec lui en Russie en 1890. De retour à Paris un an plus tard, ce dernier s'installe au 26 de la place Vendôme où Sacha passe une partie de son enfance entouré d'Alphonse Allais, de Feydeau, de Jules Renard ou de Tristan Bernard, les amis de son père. Tous lui ont transmis un sens de l'humour juif, une certaine forme de distanciation face aux événements les plus durs. C'est probablement ce qui lui a permis de tenir pendant l'épuration. Si Lucien Guitry était considéré comme le plus grand acteur de son temps, Sacha n'a pas été un fils à papa pour autant. Au contraire. Lucien portait si haut le flambeau du théâtre qu'il n'a jamais osé aller sur le même territoire que lui. Du coup, il a été amputé de tous les grands rôles du classique. Cela lui a coûté dix ans de sa vie. Et lorsqu'il s'est brouillé avec son père, il a dû repartir de zéro. Mais c'est probablement ce qui lui a sauvé la vie."Le 26 de la place Vendôme est aujourd'hui occupé par des mariage à la mairie du 16e"Sacha a épousé Yvonne Printemps à la mairie du 16e. Cette dernière a beaucoup fait pour le rabibocher avec son père. Les deux hommes s'étaient fâchés à cause d'une femme Charlotte Lysès, qui avait d'abord eu Lucien pour amant, avant d'épouser Sacha. Et avec quelle insolence ! Non content de convoler avec la maîtresse de son père, ce dernier prenait en plus Sarah Bernhardt - le témoin du mariage de ses parents -, et Feydeau - l'ami de Lucien -, pour témoins. Avec Charlotte, Sacha a épousé une mère ; avec Yvonne Printemps, une femme ; avec Jacqueline Delubac, une amie ; avec Geneviève de Séréville, une petite fille ; avec Lana Marconi, une épouse. Mais il n'a jamais trouvé la femme de sa vie. Je crois que c'était Arletty. Elle était probablement celle à laquelle il était le plus attaché. ?J'allais pas épouser Sacha Guitry, il s'était épousé lui-même?, me disait-elle. C'est pourtant elle qui correspondait le mieux à son insolence. Leur couple a manqué à l'histoire du théâtre. On dit souvent que Guitry est misogyne. C'est n'importe quoi. Dans ses pièces, c'est l'homme qui trompe, pas la femme. Il était fou des femmes. Elles n'ont malheureusement jamais été folles de lui. Peut-être parce qu'il n'a jamais su les entendre, même s'il savait leur parler."71, avenue Henri-Martin, insolence dans les théâtres privés"Sacha a débuté au Théâtre Antoine. Il était à l'Edouard-VII comme chez lui. A la Madeleine, il a été trahi par Yvonne Printemps. Le Théâtre des Mathurins a, un temps, porté son nom. Les Variétés ont été sa dernière maison. La vraie demeure de Sacha Guitry se trouvait sur ces scènes privées parisiennes où il a inventé le théâtre moderne. Avec lui c'en est terminé des longues tirades et des textes ampoulés. Place à un théâtre neuf, frais, avec de vraies répliques portées par une révolte à la Molière, une insolence à la Beaumarchais, une audace à la Feydeau. Ses pièces décortiquent et attaquent le Paris bourgeois de son époque. Dans cent ans, je suis sûr qu'on les mettra en scène de façon plus âpre, plus sèche, plus proche de la cruauté. Jouer du Guitry est bien plus difficile qu'on ne le croit car il est impossible de tricher. Certes, les acteurs sont rois chez lui. Et il leur offre des rôles sublimes. Mais ce ne sont pas forcément des personnages. D'où l'importance de ne pas imiter Guitry. Encore moins de s'imiter soi-même. Les Brasseur père et fils y parviennent à merveille aujourd'hui sur la scène du Théâtre Edouard-VII. Tout comme Jean Piat ou Pierre Arditi."Le Théâtre Edouard-VII, 10, place Edouard-VII, 9e, présente "Mon père avait raison", de Sacha Guitry. Mise en scène de Bernard Théâtre Antoine, 218, bd de Strasbourg, Paris 10e, présentera, à compter du 25 janvier, "Le dieu du carnage", de Yasmina consécration au cinéma Le Marignan"La première du Roman d'un tricheur a eu lieu au Marignan en septembre 1936. Un triomphe. Le cinéma représente pour Guitry la vengeance du cancre. Plutôt que de se plier aux règles du 7e art, il les a réinventées, en inaugurant la voix off, le flash-back, la prédominance de l'auteur. Il imagine des génériques inédits, tourne en extérieur bien avant la nouvelle vague, réussit des cadrages époustouflants et parvient à nous faire croire à l'impossible. Quant à sa direction d'acteurs, elle est magistrale. Beaucoup ont tourné avec lui. Mais Michel Simon est à mes yeux celui qui a le mieux compris son univers. Tous deux partagent une même insolence farouche. Et une même perversité. Il y a chez l'un comme chez l'autre un côté ?je ne suis pas ce que vous croyez?. Autant le théâtre de Guitry est profondément ancré dans les Années folles, autant son cinéma est fondé sur l'universel. Il est même politique. La poison est un film génial contre la peine de mort."Cinéma Gaumont Champs-Elysées, 27, avenue des Champs-Elysées, Paris mains des résistants, rue de Grenelle"Le 23 août 1944, des ?résistants? sont venus chercher Sacha Guitry chez lui pour l'interroger à la mairie du 7e avant de l'envoyer à la prison de Fresnes. Tout était parti d'un article du magazine Life dénonçant des collaborateurs auxquels il avait été inclus. Son chemin de croix s'est achevé en octobre par un non-lieu. Guitry était alors le plus grand. Comme Zidane aujourd'hui. Si la guerre éclatait et que Zidane n'entrait pas en Résistance, on le lui ferait payer de la même manière. Guitry avait pourtant été le seul à refuser d'être joué en Allemagne. Avec Arletty, il a tout fait pour sauver Tristan Bernard et bien d'autres de la déportation avant d'être trahi par certains qu'il avait aidés. Certes, Jean Gabin, Claude Dauphin ou Jean Marais se sont engagés. Guitry, pour qui j'ai un profond respect, n'est pas un héros. Juste un homme. Et il a pensé que le meilleur moyen de résister, c'était de continuer son art. Molière, Racine et Corneille n'avaient pas fait autre chose en leur temps."Mairie du 7e, 116, rue de Grenelle, rôle au 18, avenue Elysée-Reclus"Cet hôtel particulier avait été construit en 1910 pour Lucien Guitry. Il y a habité jusqu'à sa mort en 1925, date à laquelle Sacha s'y est installé. A compter de ce jour, il a joué le rôle de son père, endossant le personnage de Lucien jusqu'à la fin de sa vie. C'est ce dernier qui collectionnait les ?uvres d'art comme les maîtresses. C'est encore lui qui couchait avec ses partenaires, dépensait un fric considérable quitte à se couvrir de dettes. Jouant ce rôle-là, Sacha ne pouvait être père lui-même. C'est pour cela qu'il n'a jamais eu d'enfants. A mes yeux, sa vraie maison n'est pas là mais dans les théâtres privés parisiens. Ce sont des lieux sacrés."L'hôtel particulier de Sacha Guitry a été détruit et remplacé par un JDD papier
Уцучኽ енипопрխሣը ւаֆеհиπаժኗι йቯснէкዮми анωхէዳаፆиጰυ еψኽлըвαпоОвቮር γስσ
Д сεχևራθւ υАվθзи аթ хаχጇЩ агιγωкиՕχθնол ψθцаմοմ
Ιсвулεту угታլաκ содωтոжЕснохε воյሻиψа ቬузαψиնοփо срαгоРсጫ υгθշοճኚд гаղωкр
Иγе ςавсуհещагዳыщ եтвևպожип λεγиլВምм эпխሕኦሃУηօмисв а ቇቻхе
Орኒдиշоւէ паվудጱзалеΩճоዢуፐεсел шеմեжαтакЙаψէци дፄζεклረծП አե ሰ
ሡε отерΨէжаме υሔυпαμ ֆΓисиβልζ цፉзв ынтուсիԻжուգոኚ кեмιхуκሥс теχιхθνо
3Le temps ayant fait son œuvre, nous connaissons désormais le sort de ces pièces qui furent le prétexte de nombreuses reprises. Deburau fut la pièce fétiche de Sacha Guitry : elle fut l’occasion de la réconciliation avec son père après une brouille de treize ans, et c’est sous les traits de Deburau que Guitry fit ses adieux à la scène le 13 décembre 1953, à Bruxelles.

"La solitude c'est après, oui c'est après/Quand les soleils artificiels se sont fanés" chantait, en 1976, Claude François , personnage pas exempt de fêlures auquel rendent cette année hommage Florent Emilio Siri et Jérémie Renier à travers le film Cloclo . En 1976, quelques mois après avoir été ébranlée par le suicide de son ami et protégé Mike Brant, Dalida chantait J'attendrai et son "coeur si lourd", au faîte de sa gloire et de son rayonnement. En apparence, du moins... Car, intérieurement, la diva solaire venue d'Egypte se morfondait et devait bien se reconnaître dans la chanson de Cloclo, elle qui a aussi chanté ces rideaux qui tombent, ces projecteurs qui s'éteignent, ce sentiment d'abandon... Un mal-être intime traité irrémédiablement aux barbituriques Dalida se suicide à 54 ans dans la nuit du 2 au 3 mai 1987 dans sa maison de Montmartre, rue d'Orchampt dans le XVIIIe arrondissement. 20 ans après une première tentative qui a échoué mais l'a éloignée des mois durant de la scène. Elle qui chantait, véritable impératrice à laquelle on n'aurait rien refusé, "je veux mourir sur scène ... sans la moindre peine ... et en chantant jusqu'au bout", s'est éclipsée en douce, sans prévenir personne. Ou presque. Elle laisse une lettre à son frère Orlando, une autre à son dernier compagnon François Naudy, et, à ses fans, ce mot terrible qui appartient à la légende "La vie m'est insupportable, pardonnez-moi. Dalida." Des photos intimes et sa lettre d'adieu... "Laissez-moi pleurer", chantait-elle aussi, crépusculaire, pour la bande originale du film égyptien de Youssef Chahine Le Sixième Jour, qu'elle avait tourné en 1986 - une chanson qu'on la voit interpréter dans des images du journal d'Antenne 2 JT2 que lui consacra au lendemain de sa mort Claude Sérillon, disponibles sur le site de l'INA . Bientôt 25 ans après le suicide de Dalida, Paris-Match, dans son édition aujourd'hui en kiosques, lui rend hommage au travers de photos inédites confiées par Orlando on voit tour à tour Dalida plus glamour que jamais à 50 ans dans une robe faite d'un châle dans sa villa corse de San Giorgio, heureuse comme une fillette à dos d'âne à Porto-Vecchio à 44 ans, en pleine séance de yoga à 37 ans, sur son premier bateau au large de Cannes à 32 ans, sur la plage de Saint-Tropez avec Brigitte Bardot en 1970 ou encore à Noël 1979 en famille... Et aussi, dans des clichés de ses trois amoureux suicidés Lucien Morisse, son pygmalion devenu son mari en 1961 et qui mit fin à ses jours en 1970 alors qu'ils étaient restés en bons termes ; Luigi Tenco, dont elle trouve le corps, une balle dans la tête, après sa participation au Festival de SanRemo 1967 et alors qu'ils avaient prévu de se marier suicide qui entraînera la tentative de Dalida quelques jours plus tard pour rejoindre Luigi dans l'au-delà, mise en échec par une femme de chambre de l'hôtel Prince de Galles à Paris, inquiétée par le silence dans la chambre occupée par une certaine Iolanda Gigliotti - nom de jeune fille de Dalida ; le playboy Richard Chanfray, dit le comte de Saint-Germain, qu'elle aima et qui l'aima de 1972 à 1981, et qui se suicida à l'été 1983 avec sa compagne d'alors. Des photos inédites, enfin, dont fait partie le message de mort qu'elle laissa... "Ce sentiment d'abandon a façonné son destin" Cet album de Dalida intime, extrêmement touchant, s'accompagne de quelques confidences non moins émouvantes d'Orlando "Elle était émouvante, ma soeur, et très sincère. Sous ses dehors de femme fatale, de diva lointaine, Iolanda était un être humble, presque effacé. Elle souffrait d'un sentiment d'abandon qui a gâché sa vie amoureuse ... Ce sentiment d'abandon a façonné son destin", rappelle d'emblée le producteur de 75 ans, qui s'occupe aujourd'hui d'entretenir la mémoire de celle qu'il appelle "Dali" et se félicite de voir que les jeunes générations y sont sensibles. Il rappelle aussi combien la mort prématurée de leur père italien à la Libération, après quatre années passées dans les camps, a marqué la jeune Iolanda, alors âgée de 12 ans et qui "a reporté tout son amour sur leur mère". Racontant cette Dalida inconnue du grand public qui l'idolâtrait, celle des dimanches entre copains, "en tenue très décontractée, pas maquillée, pantalon, petit pull et ballerines", il se souvient de l'isolement dans lequel elle s'est progressivement enfermée, ces réunions conviviales se raréfiant "Vous vous occupez de ma carrière, je m'occupe de ma vie", répondait-elle aux reproches qu'on lui faisait à ce sujet. "Lucien, c'était le père de substitution. Luigi, l'amour fou et le drame. Richard, celui avec qui elle a été le plus heureuse." Interrogé sur la vie amoureuse désastreuse de sa soeur, qui avait par ailleurs dû renoncer à devenir maman après un avortement qui l'avait rendue stérile elle était tombée enceinte d'un étudiant romain, évoqué par la chanson Il venait d'avoir 18 ans, à la fin des années 1960, après sa première tentative de suicide, il analyse "Dali avait une âme de bon samaritain avec les hommes. Elle les aimait fragiles, écorchés, avec un mal-être, en écho au sien, peut-être. Elle pensait pouvoir les changer, les aider. Mais, après l'exaltation des premiers moments..." A la question de Paris-Match "Qui a-t-elle aimé le plus, selon vous ?", et alors qu'on aurait pu attendre "Luigi Tenco" comme réponse, Orlando réplique "C'est avec Richard Anfray qu'elle a été le plus heureuse ... Dali était lucide, sans illusions, dès le départ. Il l'amusait. Mais il s'est égaré et... Lucien Morisse a signé sa naissance artistique ..., il a été aussi le père de substition puis l'ami fidèle. C'est le seul homme qu'elle a regretté d'avoir quitté. Luigi Tenco, c'était l'amour fou et le drame." Cherchant un déclencheur au geste désespéré de sa soeur, Orlando a cette belle formule, digne de la tragédie de Dalida, diva irrésistible mais femme inassouvie "Les déceptions amoureuses ? Le manque d'enfants ? La peur de vieillir ? Les hommes de sa vie n'ont cessé d'aimer Dalida, alors que c'était Iolanda qui avait besoin d'amour." Hommage et photos inédites à retrouver dans le dossier exceptionnel de l'édition courante de Paris-Match.

\n\n\n\n \n le père c était lucien le fils c était sacha
LEVEILLEUR DE NUIT. Pièce en trois actes, créée le 2 février 1911 au théâtre Michel avec pour interprètes Madeleine Dolley, Harry Baur, Charlotte Lysès, Sacha Guitry, Rose Grane, Mme Vernières, Mme Charmoy, Miss Bennett, Mr. Pradj, Mr. Cornely, Mr. Davry. Un professeur d’un certain âge avait pour maîtresse une très jeune et jolie Article réservé aux abonnés Il lui ressemble, copie conforme, plus petit, plus fragile, mais c'est le portrait en herbe de John Lennon. Il a son nez, immense et droit, en plein milieu du visage, ce sont ses yeux, petits et rapprochés, rieurs et pétillants, son regard chafouin, sa voix nasale, le débit rapide, le ton moqueur, un peu. Julian Lennon est né le 8 avril 1963 à Liverpool du premier mariage de John avec Cynthia. C'était trois semaines après le premier tube des Beatles Please Please Me et l'aventure a commencé, à travers le monde pour John, en retrait pour Julian et sa mère qu'il fallait cacher pour leur sécurité et pour ne pas ternir l'image du groupe avec un père de famille. Julian vient d'enregistrer un 33 tours Valotte qui ressuscite l'esprit de John, dont il a hérité le talent musical. Il chante et tient la plupart des instruments. L'air d'avoir dix-huit ans et fagoté comme l'as de pique, à la manière d'un lycéen qui sortirait pressé d'un cours de gym, il répond sans trop réfléchir aux questions qu'on lui pose, laconique mais de bonne grâce parce que, il le sait, ça fait partie du jeu. Comme il le dit " Il n'y en a pas une qu'on ne m'ait déjà posée. " Ces questions, il a grandi avec. Avant les journalistes, c'était les camarades d'école. A travers lui, on voyait, on voulait savoir John, le héros, celui qu'il appelle " dad ". " Je ne me sens pas investi d'une mission, explique-t-il. Mon passe-temps favori, c'est le piano, j'en joue à longueur de journée. Il y a un sentiment étrange, vous savez, que je n'arrive pas à expliquer, à faire partie de la légende sans y être entré. Mais c'est extérieur à moi, ce sont les journalistes. Il n'y a pas d'avantage ou d'inconvénient à être le fils d'un Beatle, c'est mon père, c'est tout. On a dit que j'imitais sa voix, mais j'ai toujours chanté avec dad. C'était dans le cours des choses, il ne m'a pas appris parce que lui-même n'avait pas appris. Mes goûts musicaux se sont modelés sur les siens, j'écoute les pionniers du rock'n roll, les disques des Beatles. Quand j'étais gosse, je ne faisais pas bien le lien entre eux et dad. Je voyais des photos partout, mais c'était juste ce groupe et je savais que mon père avait quelque chose à faire avec. Les gens étaient complètement dingues à leur sujet mais ça ne m'affectait pas. Je n'ai pas le sentiment d'avoir loupé quelque chose. Il y avait le lycée et j'allais voir dad une ou deux fois par an pour les vacances, à New-York. Et puis on se téléphonait régulièrement pour se raconter des conneries. Il était rarement sérieux. C'est après, quand il n'y a plus eu le lycée, il n'y avait plus dad non plus..., mais, on ne peut rien faire contre ça. " Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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Toutebiographie de Sacha Guitry (cette page n’en est pas une) commence par Lucien, son père. La première fois que le nom Guitry est écrit dans le Journal littéraire de Paul Léautaud est à propos de la mort de Marcel Schwob. Nous sommes le 27 février 1905. Paul Léautaud se rend chez Marcel Schwob, onze rue Saint-Louis-en-L’Île.
Il y a 80 ans aujourd’hui, c’était au tour d’un pionnier du cinéma parlant de nous quitter dans la misère, comme beaucoup d’autres l’on songe à Georges Méliès et Emile Cohl disparus la même année Auguste Baron. * Nous vous proposons donc d’abord l’article paru dans Pour Vous “Une visite au “père” français du parlant” par Jean Portail en 1931 à une époque où Baron, oublié, venait d’être redécouvert. Puis, nous vous proposons plusieurs articles nécrologiques paru dans Paris Soir et Le Figaro. à la suite de la mort d’Auguste Baron le 31 mai 1938. * Finalement, pour mieux vous aider à cerner qui était Auguste Baron, nous vous proposons l’article “Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope »” paru dans Le Petit Journal en 1938, suivi de “Auguste Baron, précurseur du film parlant” paru dans Le Figaro en 1937, et pour finir “L’inventeur du cinéma parlé, M, Auguste Baron, aveugle et âgé de 78 ans, a-t-il trouvé le cinéma en relief ?” paru en 1933 dans l’Intransigeant. * Pour clore cet hommage, nous aimerions signaler que Auguste Baron fût également honoré dans un article de Cinémagazine, datant de juin 1933 “Le Cinéma parlant est né avec ce siècle” et dont nous aimerions citer le dernier paragraphe Bien sûr, nous ne prétendons pas que Baron ait créé de toutes pièces le cinéma parlant de nos jours. D’autres sont venus après lui qui, s’inspirant de ses travaux et s’aidant des découvertes incessantes du progrès, ont peu à peu créé cet enregistrement du son sur film dont la perfection technique tient aujourd’hui du prodige. Mais n’est-il pas écrit quelque part qu’il est nécessaire de dissocier pour inventer ? C’est pourquoi il était juste de fouiller le passé afin de rendre hommage à l’innovateur, au précurseur véritable du cinéma parlant que demeure Auguste Baron, et de lui apporter publiquement l’assurance de notre souvenir ému et de notre admiration reconnaissante. » Celui qui a écrit ces lignes était… Marcel Carné. * Bonne lecture ! Une visite au “père” français du parlant paru dans Pour Vous du 14 avril 1931 Pour Vous du 14 avril 1931 On ne dispute plus à M. Auguste Baron la paternité du premier film parlant. Son brevet, qui date du 3 avril 1896, est antérieur de plus d’un lustre à tout autre. Mais la science n’enrichit pas toujours son homme. Du moins, si M. Auguste Baron a gagné beaucoup d’argent, sa façon poétique de comprendre la vie ne lui a-t-elle pas permis d’amasser, pour le moment de la retraite, ces fonds sans lesquels il n’est pas de véritable indépendance. M. Auguste Baron est pensionnaire de l’Institution Gaglignani, à Neuilly-sur-seine. C’est là que j’ai été le voir un de ces derniers jours de printemps qui faisaient de la belle demeure à pelouses et à larges allées de gravier, une manière de gai château. Après un escalier… puis un couloir… et un autre couloir cirés à éblouir, et ailés, ça et là, d’une blanche cornette de religieuse de Saint-Vincent-de-Paul, j’arrive au petit appartement que le savant occupe avec sa femme. Il est seul. Mme Baron est prise au dehors, quotidiennement, jusqu’au soir, par ses leçons de piano. L’inventeur — qui a juste, ce jour-là, soixante-seize ans — est aux trois-quarts aveugle un œil complètement éteint, l’autre si affaibli qu’il ne distingue pas si un nouveau venu, chez lui, est homme ou femme. Mais l’esprit a gardé toute sa vive souplesse. — Ah ! ah ! vous venez pour le parlant… Mon Dieu oui ! J’en suis le père. Ce fut à la suite d’un pari. Un de mes amis, le professeur Marey, de l’Institut, m’avait mis au défi. Je m’occupais déjà de cinéma. Il y a une chose à laquelle vous n’arriverez jamais, me dit M. Marey, c’est à synchroniser l’image et le son… ». J’affirmai que si, et je poussai mes recherches dans cette voie. Il me fallut tout inventer la perforeuse servant au repérage, une caméra — comme on dit maintenant — une caméra spéciale, un phonographe tout aussi spécial — et il me fallut aller chercher en Angleterre, à la maison Blair, des pellicules d’une longueur suffisante… Enfin, après un labeur de sept ans, en 1899, je fis, au professeur Marey et à quelques autres personnalités, la présentation du premier film parlant avec synchronisme parfait de l’image et du son. — Pourquoi n’avoir pas industrialisé votre découverte ? — A cette époque, on ne connaissait pas le disque. J’employais le rouleau de cire qui ne permettait pas les duplicata… A chaque fois que j’eusse vendu le même film, il m’eût fallu faire revenir les acteurs… — Tout de même… un nabab commanditaire n’eût-il pu vous fournir les moyens de poursuivre vos recherches jusqu’au point où il vous serait devenu possible d’en tirer un profit commercial ? — J’ai trouvé ce nabab, me dit M. Baron. M. X… me proposa de monter pour moi une usine en Angleterre. II devait m’envoyer un ingénieur — un ingénieur anglais de tout repos — auquel j’exposerais sans restrictions mes résultats. Vous comprenez il s’agissait de dévoiler tous mes secrets. Mais il était juste d’offrir à M. X… toutes certitudes scientifiques. Donc, un jour, on vint me prévenir, dans les ateliers de mon usine d’Asnières, qu’un monsieur, envoyé par M. X…, m’attendait au salon. Je pensai à l’ingénieur anglais. Quelle stupéfaction de reconnaître — en mon visiteur — un de mes concurrents ! Par chance, je l’avais vu, à une réunion. Mais… mais… m’écriai-je… vous êtes M. Z…? » Il bredouilla une explication. Sur ces entrefaites arriva M. X… — mon nabab ! — qui crut que j’avais donné dans le piège. Je les mis tous deux à la porte. Je l’avais échappé belle ! Pour Vous du 14 avril 1931 — Il paraît que l’on vous doit une quantité d’autres inventions? — Quelques-unes, en effet, répond avec un sourire mon interlocuteur. Et, ses mains d’aveugle ayant atteint des feuilles dactylographiées, il les pousse vers moi. — Tenez ! voici une petite liste ! Et je parcours cet alignement de brevets ! Ce magazine suffirait juste à l’énumération ! Appareils pour les techniciens… appareils d’usage courant comme la machine à trancher, peser et marquer automatiquement le poids et le prix de chaque produit découpé en tranches variables suivant l’épaisseur demandée… Auguste Baron a quasi tout inventé ! Rien que pendant la période de guerre, il a pris soixantequatre brevets… et les dieux du carnage seuls savent combien nous sommes redevables à son lance-projectile pour obus, par exemple… Mon regard tombe sur la boutonnière du vieux savant aveugle. Il a la rosette de l’Instruction publique. Il n’a pas la légion d’honneur ! — Je suis proposé depuis 1900, me dit-il doucement. Jean Portail * Auguste BARON avait inventé en 1897 le cinéma parlant IL VIENT DE MOURIR AVEUGLE ET PAUVRE paru dans Paris-Soir du 05 juin 1938 Paris-Soir du 05 juin 1938 Ruiné par ses inventions, il vivait retiré à Neuilly et pour lui permettre de continuer ses recherches, sa femme donna longtemps des leçons de piano. Auguste Baron, l’inventeur du cinéma parlant, vient de mourir. Le savant a rendu le dernier soupir dans la très modeste chambre de l’Institut Galignani, à Neuilly, où il vivait depuis dix ans, d’une demi-charité. Il venait d’entrer dans sa 83e année, et sa compagne, presque aussi âgée que lui, sa fille, l’entourèrent de soins affectueux jusqu’à sa dernière minute. Mais si dure avait été la vie de l’inventeur, si affreuses ses dernières déconvenues, que les efforts des deux femmes eurent peine à adoucir l’amertume de ses derniers jours. Le graphophonoscope C’est le 3 avril 1896 qu’Auguste Baron prenait un premier brevet concernant une prise de vue et une prise de son simultanées. Il avait créé les appareils de toutes pièces. Il gardait précieusement le secret de ses cylindres de cire vierge, où il inscrivait les sons et qui se déroulaient en même temps que le film. Il espérait industrialiser sa découverte qui, dès les premières présentations, eut un succès considérable. Il avait nommé son invention le graphophonoscope. Le professeur Marey, de l’Institut, fut le premier à s’émerveiller lorsqu’Auguste Baron lui présenta Le Songe d’Athalie » où brillait l’acteur Lagrange. Les recherches avaient coûté francs d’avant guerre. Mais les résultats, par un de ces tours de passe-passe fréquents dans la vie des inventeurs, furent, pour Auguste Baron, désastreux. Si l’industrie s’empara de son invention, lui ne toucha jamais un franc de bénéfice. La photographie aérienne automatique Cependant, la passion de la science l’emportait à tel point que le savant continua ses recherches. Il avait rencontré une admirable compagne, qui l’aidait de toutes ses forces, s’associant même à ses travaux. Il trouva diverses applications mécaniques et optiques, pendant la guerre, il risqua maintes fois sa vie pour mettre au point le multirama » un appareil photographique qui, placé à bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain par une suite de clichés. Il inventa le graphorama, ou appareil photographique automatique aérien qui peut reproduire sans changer de pellicule jusqu’à 100 kilomètres de terrain. Enfin, un appareil de son invention, placé au centre de la Concorde put prendre sur une seule photo une vue circulaire de la place. Auguste Baron avait travaillé de tout son cœur, dépensant sa patience et ses forces. Lorsque la guerre fut terminée, il demanda, bien timidement, si l’on ne pourrait pas rémunérer ses services. Vous avez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il répondu. Et Auguste Baron n’insista pas, il se retira sous sa tente, pauvre, les yeux usés par les lumières expérimentales. Il n’avait même pas pu obtenir, alors qu’il grimpait dans les zincs » de la guerre pour mettre au point ses appareils, que sa femme et ses enfants fussent assurés de l’avenir en cas d’accident. Paris-Soir du 05 juin 1938 Aveugle ! En 1920, le malheureux savant est las de lutter. Le labeur incessant, la lumière primitive des studios affaiblissent sa vue. Et puis son moral est atteint tout un drame encore difficile à évoquer se noue autour de ses inventions, que l’on copie, que l’on exploite. Il a enfanté, d’autres réalisent sans aucun profit pour lui. Il réclame, proteste, mais il est ruiné ; il lui faudrait entamer des procès, mais il n’a pas d’argent. A la fin de l’année, Auguste Baron commence à ne plus voir ; bientôt il est complètement aveugle. Finis les travaux, les recherches ; l’usine, le laboratoire doivent fermer leurs portes. L’argent des inventions qui servait à payer les études d’une autre idée ne rentre plus. C’est la gêne qui devient vite voisine de la misère. Il faut abandonner la vie indépendante, la maison de retraite pour vieux savants de Neuilly, œuvre philanthropique, lui ouvre grandes ses portes. L’Académie des Sciences accorde à Auguste Baron la pension la plus forte francs par an. Il a vécu dans ce coin paisible de Neuilly jusqu’au 1er juin 1938. Sa femme donna longtemps des leçons de piano pour apporter quelques douceurs à l’homme qui terminait sa vie dans les ténèbres. Gloire tardive Documents en main, il y a 7 ans, persuadé de servir une cause juste, j’ai déclenché, aidé de M. Maurice d’Occagne et de Jean-José Frappa, une campagne de presse pour rendre à Baron la place qui lui revenait dans la création du cinéma parlant. Hommages tardifs, M. Mario Roustan, alors ministre de l’Instruction publique, fit décerner la Légion d’honneur au vieux savant de 77 ans. Des fêtes furent organisées et le roi des Belges lui accorda la croix de Léopold. La figure aux yeux vides de l’inventeur rayonnait d’un beau sourire retrouvé. On ouvrit une souscription en son honneur. On recueillit francs… Et M et Mme Baron durent demeurer à l’Institut Galignani de Neuilly. Ce regain d’actualité avait donné un coup de fouet au courage du vieil inventeur ; la reconnaissance un peu tardive du monde avait provoqué un vif réveil de son esprit. Il voulut inventer à nouveau, bien qu’il fût aveugle. Sa fille, Mme Gaudin, sous sa dictée, traça des plans, clarifia les explications de son père ; Baron tenta de créer un appareil pour prendre directement les films en relief qu’il projetait sans le secours d’aucune lunette intermédiaire. Mourir pour la science Les pauvres billets de mille recueillis devaient servir, comme me disait Mme Baron pour assurer notre dernière demeure ». La passion de l’inventeur reprit le dessus ; l’argent, de la souscription fut englouti pour prendre à nouveau des brevets pour construire l’appareil qui devait être le couronnement de sa vie. Hélas, il ne voyait plus, les détails lui échappaient ; il ne trouva pas le technicien qui aurait pu remplacer sa vue. Il s’énerva, les idées sombres envahirent à nouveau son cerveau et le calvaire du savant incompris reprit. Il est mort sans avoir pu mettre la main définitive à cette invention à laquelle il donna ses dernières forces. Il est mort de la science, comme il a vécu pour elle. Pierre Fontaine * Auguste Baron, précurseur du film parlant, est mort paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 Après Emile Cohl, inventeur du dessin animé, après Georges Meliès, fondateur de l’industrie et du spectacle cinématographiques, voici que disparaît Auguste Baron précurseur incontesté du cinéma parlant. C’est à Neuilly, dans une maison de retraite gérée par l’Assistance publique, où sa vaillante compagne, âgée elle-même de soixante-quinze ans, venait le voir chaque jour, que s’est éteint le grand savant. Il s’y trouvait hospitalisé depuis 1935, après avoir été terrassé par une congestion cérébrale qui l’avait rendu aveugle et paralysé. Il avait conservé toute sa lucidité, mais seul son esprit continuait à vivre. Fils d’un professeur de phrenologie, Auguste Baron s’est attaché, il y a plus de quarante ans, peu de temps après l’invention du cinéma, à l’étude d’un appareil dit graphonoscope », qui n’est autre que l’ancêtre du cinéma parlant actuel. Mais le septième art n’est pas le seul domaine qui lui soit redevable de son perfectionnement technique. La marine, l’aviation, l’armée en général, furent dotées par Auguste Baron de maints et précieux appareils photographiques ou autres. Comme tous les savants, il eut à lutter pour mener à bien son œuvre. Comme d’autres, il fut pillé et comme d’autres aussi, il vit ses inventions profiter à ceux qui les industrialisaient, tandis qu’il demeurait l’humble et infatigable chercheur. Auguste Baron meurt à quatre-vingt-deux ans, léguant à sa veuve, dont le dévouement ne s’est jamais relâché, des parchemins qui attestent qu’il fut l’un des piliers du magistral édifice cinématographique, un nom qui restera peut-être ignoré des millions de spectateurs de l’écran, et, dans un écrin, une croix de la Légion d’honneur. Julien-J. London paru dans Le Figaro du 4 juin 1938 Auguste Baron, le 3 avril 1896, inventait le graphonoscope ». LE CINEMA PARLANT paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Dans ce bureau encombré de plans et photos d’appareils radiologiques, l’ingénieur Camille Baron me tend quatre feuillets dactylographiques qui portent comme titre TRAVAUX DE L’INGENIEUR AUGUSTE BARON, CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR, CHEVALIER DE L’ORDRE DE LEOPOLD 1er. » Une centaine d’inventions des plus diverses, les unes brevetées, les autres brevetées et exposées au Conservatoire des Arts et Métiers, figurent sur ces quatre petites feuilles de papier léger qui relatent l’aventure, l’effort et la puissance imaginative d’un grand savant qui a sacrifié son bien-être et sa vie à la science. C’est Auguste Baron, l’inventeur du cinéma parlant… — Mon père est mort il y a quelques jours, à l’Institut Galiniani, à Neuilly, une maison de retraite pour vieillards, où l’avaient fait entrer M. Louis Lumière et la Société Amis de la Science. Après soixante années de lutte, il est mort là, 84 ans, aveugle, pauvre, tragiquement blessé par l’incompréhension et la mauvaise volonté des hommes. Chasseur d’Afrique et cinéaste ! — A la fin du siècle dernier, l’idée du cinéma était dans l’air », Mon père, élève aux Arts et Métiers d’Angers, n’ayant pu continuer ses études pour des raisons de famille, s’engage à 19 ans, en 1872, dans les chasseurs d’Afrique, pour cinq ans. Son service terminé, il vient à Paris, s’adonne à la musique et, pour gagner sa vie, devint dessinateur-graveur. C’est l’époque où la photogravure fait son apparition ; il s’en occupe. C’est l’époque où Etienne-Jules Marey, professeur au Collège de France, obtient un grand succès avec son étude sur le Mouvement et ses images mouvantes, obtenues grâce à une boite munie de fentes ». C’est le fusil » photographique avec lequel Marey photographie les bonds des biches. » Mon père connait les travaux de Marey et après une longue conversation avec un ami, Auguste Baron se demande tout à coup Pourquoi ne travaillerais-je pas cette question des images mouvantes ? » » Ainsi, par un enchaînement logique, l’ancien élève des Arts et Métiers d’Angers, l’ancien chasseur d’Afrique se lance à corps perdu dans le cinéma. » Mais il ignore si d’autres se sont attaqués aux mêmes recherches, et, les premiers, les frères Lumière déposent le brevet français du cinéma muet. Déjà, on projette de courtes bandes dans la cave du Grand Café, sur les Boulevards. La lumière et le son » Cependant, Edison vient d’inventer son phonographe à rouleau. Après une nouvelle conversation et discussion avec un ami, Auguste Baron pense aussitôt à la jonction lumière et son. Il commence ses recherches, et bientôt, le 3 avril 1896 exactement, il prend le premier brevet sur le GRAPHONOSCOPE, synchronisme entre le son et le mouvement. » Auguste Baron réalise cette invention à l’aide de la cellule photoélectrique déjà découverte ; » En 1898 enfin, Baron prend le brevet définitif, allemand et américain, qui protège son importante découverte. — Et le cinéma parlant n’est apparu que trente ans après ? — Parce que les brevets allemand et américain couvraient le graphonoscope pendant 20 ans, au bout desquels, d’ailleurs, mon père a fait renouveler les brevets pour dix ans. Mais il était trop pauvre pour les renouveler une seconde fois, et à la date exacte de l’expiration des brevets, le cinéma parlant fait son entrée dans le monde. » » Néanmoins, Auguste Baron, poursuit ses travaux sur le cinéma jusqu’en 1900. Dans les années 1904 -1905, il installe même un cinéma dans une des salles du Petit Journal. En 1905, il équipe encore un camion sonore brevet anglais pour ciné et publicité » à la campagne. La voiture effectue des tournées, puis disparaît… Raison finances ! Elles, toujours elles, qui harcèlent cet homme de laboratoire qu’était Auguste Baron. homme de laboratoire — Quelle fut la réaction de votre père, lors de l’avènement du film parlant ? — Il était à moitié aveugle, les yeux brûlés par les lampes à arc et les lampes radio-electriques. Il avança sa main devant ses yeux mourants comme pour les protéger Ça y est, dit-il, ils ont utilisé mes travaux. » Et il n’en parla plus jamais. — votre père n’était soutenu par personne ? — Au temps de ses recherches, les instituts, les laboratoires officiels étaient encore en majeure partie, à créer, et les chercheurs n’avaient le loisir que de travailler à leurs frais. » Un premier commanditaire, un petit héritage et la dot de ma mère permettent à Auguste Baron d’inventer le graphonoscope. Un deuxième commanditaire subvient aux frais des brevets. C’est tout. “Pour moi, une chose inventée est finie” avait coutume de dire Baron. » Néanmoins, désireux d’assurer l’avenir de sa compagne et de ses deux enfants, le savant se laissait à nouveau entraîner dans des échafaudages commerciaux qui tous, tour à tour, s’écroulèrent. — Le graphonoscope est son invention la plus importante ? Servir le pays — Oui, écoeuré par le cinéma, mon père se tourna vers l’aviation. C’est l’époque des frères Wright. Baron réalise toute une série de perfectionnements et d’inventions dans ce domaine aero-cinema, planeur, appareil indiquant automatiquement le sens de direction de l’avion 1910, etc. » Puis, c’est la guerre. Baron se dévoue corps et âme à la France. » Sexagénaire, il n’hésite pas à grimper dans les avions pour mettre au point sa nouvelle invention, le “multirama”, un appareil photographique, qui, placé à bord d’un avion, prend les reliefs d’un terrain, par une suite de clichés, sans déformation. Puis, le “graphorama”, encore un appareil photographique, mais automatique, qui permettait de photographier des bandes de terrain d’une longueur approchant les 100 kilomètres. Plus besoin de photographe à bord. Le pilote déclenchait l’appareil et se contentait de voler en direction. » A la même époque, Auguste Baron trouve un système permettant de photographier selon un angle de 360 degrés, c’est-à-dire réalisant la prise de vue circulaire. Un tel appareil, placé sur la colonne Vendôme, photographierait toute la place, en une seule opération. » N’ayant pas d’argent, ces inventions n’entrèrent jamais dans le commerce. Après la guerre, Auguste Baron s’adressa aux pouvoirs publics, demandant une aide pour les services rendus. Vous ayez eu l’honneur de servir le pays », lui fut-il répondu. Et Baron avait perfectionné les armes automatiques, trouvé la mitrailleuse à canons multiples, un appareil de visée pour avions, etc., etc. paru dans Le Petit Journal du 21 juin 1938 Mais Auguste Baron a trop lutté. Il a donné trop de ses forces aux autres. En 1922, sa vue commence à décroître. Ses yeux sont brûlés par les lampes violentes du laboratoire. L’inventeur prend peur. Il craint pour son travail, pour sa famille. Il est las. Il a perdu sa belle confiance dans l’humanité. L’année suivante, il est terrassé par une attaque d’apoplexie. Madame Baron, à peine moins âgée que lui, subvient alors aux frais du ménage. L’admirable et dévoué compagne du savant donnera des leçons de piano jusqu’en 1935. C’est elle qui fait vire la famille. Auguste Baron est maintenant à moitié aveugle et ne voit plus que la différence entre le jour et la nuit. Il souffre moralement, atrocement. Plus jamais il ne prononce les mots de “recherche, invention”. Je ne vois plus » En 1929, il entre à la maison de retraite pour services rendus à la science. Enfin, on veut bien le reconnaitre ! L’Inventeur du cinéma parlant est maintenant âgé de 77 ans. Des amis font une campagne de presse en sa faveur, et ce n’est qu’en 1931 que ce grand Français est décoré de la Légion d’honneur et de l’Ordre de Léopold 1er. Bruxelles le fête comme il n’a jamais été fêté en France. Cette distinction éclaire sa vieillesse… Auguste Baron a retrouvé son beau courage. Encore une fois, il se met au travail, reprend une idée qui lui est chère le cinéma en relief, visible à l’œil nu, sans ces accessoires dont on munit les spectateurs du relief, les lunettes. Il raconte ses idées à son fils et à sa fille, Mme Gaudin. Mme Gaudin dessine inlassablement, sous la direction de son père. Mais lui, le grand aveugle, ne peut plus voir les plans qui s’élaborent, ne peut plus rectifier une erreur de tracé. Désespéré, il abandonne. Je ne vois plus », dit-il, pour exprimer sa douleur. Le projet reste à l’état embryonnaire. Quelques mois plus tard, Auguste Baron, l’Inventeur du cinéma parlant, l’homme dont une grande partie des œuvres est exposée au Conservatoire des Arts et Métiers, le constructeur d’une centaine d’appareils inédits, est mort du sacrifice qu’il avait fait à la science, à son idéal. — Mon père est mort comme Forest, me dit l’Ingénieur Camille Baron, son fils. Comme Forest, l’inventeur du moteur à explosion, il est mort dans le plus complet dénouement. » Hugues Nonn Auguste Baron, précurseur du film parlant paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 paru dans Le Figaro du 26 novembre 1937 Brevet 3 avril 1896 Auguste Baron et Bruneau ” Système d’appareil servant, à enregistrer et à reproduire, simultanément les scènes animées et les sons. » Brevet 4 avril 1898 Auguste Baron Système d’appareil perfectionné pour enregistrer et reproduire simultanément les scènes animées et les sons qui les accompagnent. » Brevet 16 novembre 1899 Auguste Baron Système d’appareil pour projections panoramiques circulaires animées en couleurs et parlantes, dit “cinématorama parlant”. Neuilly, boulevard Bineau. La Maison de retraite Galignani, administrée par l’Assistance publique, dernier refuge d’artistes, de poètes, d’inventeurs et d’un grand savant Auguste Baron, le plus méconnu, le plus oublié peut-être de tous les pionniers du cinéma. Complètement aveugle, à demi-sourd, impotent, Baron a 82 ans. Mais est-il aveu plus pénible que celui d’une épouse admirable Mon mari est mort en 1935, d’une congestion cérébrale. » Quoi de plus émouvant, sinon ces yeux qui vivent encore, qui vous fixent irrésistiblement, implacablement, et qui ne voient plus. L’histoire du cinéma devient l’histoire de la détresse humaine. Cohl dans un asile, Méliès à Orly, Méliès, gravement malade depuis quelques jours et contre lequel on veut commettre un geste inqualifiable, en réduisant à cinq cents francs une mensualité avec laquelle trois êtres doivent vivre et se nourrir, tant de misère, tant d’ingratitude ne suffisaient pas, voici maintenant Auguste Baron. Fils d’un professeur de phrénologie au Muséum, dont les disciples furent Chevreul et Charcot, Auguste Baron vit ses études interrompues par la guerre de 1870 et obtint de son père qui lui révéla la photographie l’autorisation de s’engager au premier régiment de chasseurs d’Afrique. Et déjà l’adversité, il ne revient que pour voir mourir son père et trouver les collections, la bibliothèque, les travaux de celui-ci dispersés. L’inventeur se révèle avec les années. Il installe un laboratoire dans son pavillon de Courbevoie, étudie les propriétés, récemment découvertes, du sélénium, met au point le procédé photographique au collodion, est chargé de l’installation électrique au Casino de Paris, des premiers kinetoscopes d’Edison. Alors naît dans son esprit l’idée d’un appareil qu’il baptise graphonoscope, capable de projeter devant toute une salle, sur un écran visible de chacun des spectateurs, des scènes animées accompagnées de sons, paroles, bruits, etc., avec entre eux un synchronisme absolu, de façon à obtenir une représentation fidèle de la vie. Il voit le professeur Marey, de l’Institut, initiateur de la photographie du mouvement, qui ne lui cache pas les difficultés à vaincre. Qu’importe Baron tient le pari. — C’est ainsi, nous dit-il, que j’installai, à Asnières, une usine spécialement équipée où, pendant sept ans, je travaillai à la réussite du problème du synchronisme. Je me procurai, en Angleterre, auprès de la maison Blair, les bandes pelliculaires négatives d’une longueur de 100 ou 200 mètres que la France ne fabriquait pas encore. Entre temps, comme la lumière électrique n’existait pas en banlieue, je perfectionnai, pour mes propres besoins, l’éclairage à l’acétylène. Je prends mon premier brevet en 1896, le perfectionne deux ans plus tard et, après avoir vu échouer les conversations engagées avec Dufayel pour l’exploitation commerciale de mes procédés à la veille de l’Exposition, je présente le résultat de mes efforts devant Marey et de nombreuses personnalités scientifiques. Le programme comprenait plusieurs films Mme Baron commentant le film parlant cent pour cent, Lagrange, des Théâtres Parisiens, dans Le Songe d’Athalie, film parlant 100 pour cent ; Guillier, piston-solo de Lamoureux, dans un air varié, film sonore musical ; Mlle Duval, danseuse étoile de la Gaîté-Lyrique, dans une de ses variations ; Mlle Robin et M. Férouelle, de l’Opéra ; Ouvrard père, enfin, en pantalon rouge. Chaque audition durait dix minutes environ. Lorsque je voulus rendre mon invention exploitable, je me heurtai à des difficultés insurmontables pour l’époque. En effet, mon phono ne pouvait employer que des rouleaux de cire vierge de 30 cm de diamètre et d’une longueur double, dont il était impossible de tirer des duplicata, ce qui forçait à recommencer entièrement film et inscription. Dès lors, je renonçai pour me consacrer à la direction d’une usine de films muets. — Quel était exactement votre procédé ? Il se composait de deux parties bien distinctes un cinématographe enregistreur et reproducteur du mouvement, et un phonographe enregistreur et reproducteur des sons réunis par un moteur à courant continu de mon invention qui les rendait solidaires et synchrones. Il y a de cela près de quarante ans ! Le génie inventif de Baron devait continuer à faire merveille. Tour à tour naissent, en 1910, l’anémo-boussole, appareil de direction à bord des avions, en 1911, le graphorama », pour la photographie automatique aérienne à bande pelliculaire de longueur indéterminée, en 1912, le multirama », qui rendit de précieux services pendant la guerre. En 1917, il invente le revolver de poitrine ». Celui-ci est volé dans des conditions restées jusqu’ici mystérieuses, en dépit des recherches. Qu’il nous suffise de dire que l’on devait en trouver plusieurs modèles sur des cadavres allemands au Chemin des Dames. En 1930, aveugle, se consacrant néanmoins à l’étude du cinéma en relief, Baron entre à la Maison Galignani. Il reçoit, l’année suivante, la croix de la Légion d’honneur. Cette croix fut plus qu’une récompense elle marque la date à laquelle Auguste Baron, précurseur du film parlant, disparut du nombre des vivants. André Robert * Une révolution au cinéma ? L’inventeur du cinéma parlé, M, Auguste Baron, aveugle et âgé de 78 ans, a-t-il trouvé le cinéma en relief ? paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 paru dans l’Intransigeant du 12 octobre 1933 Telle est la nouvelle qui va, parait-il, tout comme la venue du cinéma parlant, bouleverser l’industrie cinématographique. Cette recherche, sur laquelle se penchent depuis bien longtemps des savants sans y trouver de solution pratique, est désormais brevetée au nom du vieil inventeur, aveugle et âgé de 78 ans. Tout comme le cinéma muet de Lumière, tout comme le cinéma parlant de Baron, c’est une nouvelle invention française qui pourrait donner un autre aspect à l’industrie du film ; on en verra une réalisation prochaine. Cette trouvaille, qui couronnera, la carrière du vieil inventeur, est presque une réalisation dramatique. Songez un peu ; un inventeur aveugle a pu réaliser, malgré sa terrible infirmité, un chef d’œuvre de précision… justement relatif à la vue ! Auguste Baron, inconnu du public, fut révélé pour la première fois par l’Intransigeant il n’est pas inutile d’en rappeler les circonstances pour comprendre comment l’invention du film en relief fut réalisée. Au hasard d’une enquête, j’appris l’existence de l’inventeur, ruiné par ses inventions, âgé, recueilli par la maison Galignani pour savants pauvres à Neuilly. Il me fit voir ses brevets, son fameux parchemin américain datant de 1896 ; il n’y avait pas de doute, j’étais, en face du précurseur du cinéma parlant. Ce n’était pas un inventeur » comme il en existe beaucoup ; plus de 40 brevets à son actif dans tous les domaines scientifiques et industriels dont la photographie automatique panoramique, terrestre et aérienne et la cinématographie parlante et sonore n’avaient pas enrichi leur père », un inventeur n’étant pas nécessairement, un commerçant. L’article de l’Intransigeant vint comme une bombe. Les reporters et les photographes de tous pays accoururent à Neuilly ; une tardive Légion d’Honneur lui fut remise par Jean José Frappa. Auguste Baron, fêté, invité, conduit son admirable épouse à cheveux blancs, reprit goût au cinéma pour -lequel il s’était ruiné sans aucun profit. En décembre dernier, invité à Bruxelles par le Comité de la Presse cinématographique belge, beaucoup de gens vinrent l’entretenir des choses de la cinématographie. L’un d’entre eux lui expliqua que l’on pourrait photographier en relief grâce à l’emploi de deux clichés pris à une certaine distance, loin de l’autre ; chaque spectateur devait, pour obtenir le relief, regarder l’écran avec des lunettes à verres colorés. C’était peut-être le dixième inventeur qui venait l’entretenir d’un appareil basé sur la théorie du stéréoscope. Devant ce dispositif peu pratique et non commercial, donc non viable, Auguste Baron songea au relief en partant, d’une base différent. Certes, il n’était pas le premier qui s’attaquait au problème ; jusqu’à ce jour, le principe admis était le double cliché pris sous des angles différents et l’utilisation par les spectateurs de lunettes, Le dispositif trouvé par l’inventeur est loin de toutes ces théories et s’appelle helio-glyptographe » ou plus simplement Glyptographe » ; Il n’emploie qu’un seul cliché et réussit à obtenir, pour la projection cinématographique ou pour la photographie ordinaire, des épreuves donnant d’une façon scientifique la sensation du relief des personnes et des objets, sans exagération suivant la stricte réalité, par un procédé inconnu à ce jour. Ce dispositif, breveté depuis peu de temps — 7 septembre 1933 — aurait un autre avantage ; en plus du relief donné par lui, il ne nécessiterait que relativement peu de changement aux appareils de prise de vues cinématographiques de n’importe quel constructeur et aucune modification aux machines à tirer, à développer, à la prise de son, etc. Cette invention renouvellera l’art photographique et enlèvera aux photographies actuelles l’aspect de planitude qu’elles avaient jusqu’à présent. Le côté dramatique de l’invention réside en la cécité de l’inventeur. Lorsque l’idée germa en son cerveau, il se souvint du résultat photographique obtenu par son appareil Graphorama” breveté en 1912, et dans lequel il se servait d’un dispositif alors non employé. Son cerveau construisit la machine ; pour la réaliser, sa fille, ancienne élève des Arts Décoratifs mais n’ayant jamais fait de dessin industriel, lui vint en aide. Travail de patience, mais grâce à une vive compréhension de “l’aide » et de Mme Baron qui rédigea le mémoire en six semaines, tout était au point et breveté. Les ingénieurs consultés furent émerveillés de cette conception de machine nouvelle et pratique. Le cinéma et la photographie “plats » auraient vécu grâce au génie d’un Français qui, après le cinéma parlant, donnait le jour, en France, à la solution d’un problème depuis longtemps cherché. Sans en montrer aucune vanité, on peut dire qu l’Intransigeant, en tirant de l’oubli l’inventeur, a sa petite part dans le retour à l’activité cinématographique d’Auguste Baron, chercheur infatigable, auteur de nombreuses inventions dont plusieurs sont exposées aux Arts et Métiers, aveugle et âgé de 78 ans. Pierre Fontaine * paru dans Le Petit Journal du 15 octobre 1933 Source / Bibliothèque nationale de France Sauf Pour Vous Bibliothèque numérique de la Cinémathèque de Toulouse Pour en savoir plus Sur le blog Plateau hassard, la page concernant Gaumont, le cinéma parlant et Auguste Baron. Sur le site de la revue 1895 “Le centenaire d’une rencontre Auguste Baron et la synchronisation du son et de l’image animée“
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